Les développements de la chirurgie ambulatoire et des Retours Après Chirurgie (RAC), nécessitent de lever les freins au recours à l’analgésie par cathéters péri nerveux (KTP) en postopératoire. Actuellement, seules des contraintes juridiques empêchent les infirmières libérales (IDEL) de prendre en charge ce type de soins, n’offrant alors qu’une alternative en orientant de manière systématique les patients en Hospitalisation A Domicile (HAD).
Pourtant, les infirmières libérales ont largement fait la preuve de leur capacité à réaliser ces actes sans avoir nécessairement besoin de l’encadrement purement administratif de ces structures très couteuses.
Le rôle de l’infirmière dans ce type de prise en charge consiste essentiellement à changer le système de perfusion lorsque nécessaire et à assurer une surveillance quotidienne ou biquotidienne comprenant les paramètres communs à tous les blocs : constantes hémodynamiques, température, efficacité analgésique et inversement signes de surdosage, points d’appui ou de compression (patient alité), contrôle du site d’insertion du KTP, bon fonctionnement du système de perfusion et retrait du dispositif.
Bien que faisant l’objet de nombreuses publications et interventions dans les congrès et salons professionnels, la technique d’analgésie par cathéter périnerveux reste malheureusement une pratique à la marge en France.
Curieusement, alors que la nomenclature autorise à prendre en charge des chimiothérapies, des dialyses péritonéales, des mucoviscidoses à domicile, mais aussi des perfusions par voie intrathécale ou péridurale qui réclament une technicité et des compétences largement équivalentes à celles nécessaires aux soins et à la surveillance des KTP, les IDEL ne peuvent toujours pas prétendre à la reconnaissance de cet acte de soin infirmier.
Pour les patients les bénéfices ne sont plus à démontrer, leur retour à domicile immédiat en postopératoire ou précoce serait possible.
Une telle prise en charge ambulatoire évitera aux patients les risques d’infections nosocomiales liées à l’hospitalisation et améliorera leur qualité de vie.
Pour le système de santé, les bénéfices sont évidents : des centaines de milliers de journées d’hospitalisation seront évitables. Sans compter toutes les économies indirectes liées à la réduction des complications (escarres, infections…), des maladies nosocomiales, des effets indésirables des morphiniques à doses élevées et des arrêts de travail.
Nous vous tiendrons bien entendu informés des réponses apportées à ce dossier par Madame ARMANTERA DE SAXCE qui vient de prendre ses fonctions à la tête de la DGOS et nous comptons sur le soutien des infirmières libérales pour promouvoir cette initiative de la FNI.