En 10 jours, trois faits d’agression d’infirmiers libéraux ont fait la une des journaux régionaux. La série noire continue. Quand va-t-elle s’arrêter et surtout quand des mesures fortes seront-elles prises ?
Le 4 juin à Bagnols, le 5 juin à Melun et le 14 juin à Rochefort en Charente Maritimes,. Stop ! La question de la sécurité des infirmiers libéraux se déplaçant à domicile doit être enfin prise au sérieux et des mesures fortes doivent être adoptées. Et cela ne sert à rien de nous renvoyer à la convention Santé-Sécurité-Justice de 2005 qui n’a pas vraiment été mise en œuvre et qui est de toute façon totalement dépassée aujourd’hui.
Six axes d’actions, et après ?
Confiée à Nathalie Nion, cadre supérieure de santé de l’AP-HP, et au Docteur Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins, en janvier dernier la mission dédiée aux violences faites aux professionnels de santé a rendu son rapport le 8 juin dernier.
44 mesures réparties en six axes d’actions (voir ci-dessous) ont été proposées. Nombre d’entre elles paraissent pertinentes et bien entendu à mettre en œuvre. La FNI attend une forte volonté de la part du gouvernement. Mais surtout qu’il n’oublie pas la ville et en particulier les Idel qui sont les professionnels de santé qui vont le plus chez les patients. Il ne faudrait pas que ce plan soit une fois plus hospitalo-centré !
Les agressions par des patients psychiatriques, on en parle ?
Or la FNI s’étonne que la question centrale au sujet des agressions se déroulant au domicile des patients semble vouloir être éludée et que le ministre de la Santé lui-même l’a écartée d’un revers de mains dans une récente allocution publique. Quelle question ? Celle des patients psychiatriques. Il semblerait qu’une forte proportion des agressions à domicile soit le fait de patients suivis en psychiatrie. Mais cela semble être un tabou de le dire et d’évoquer la question.
Il ne s’agit pourtant pas de stigmatiser ces patients mais de regarder la réalité en face pour pouvoir trouver des solutions concrètes. La FNI attend que le Gouvernement ait ce courage-là. Car, en attendant, ce sont les Idel qui paient le prix de la politique de l’autruche.
La FNI attend également un réel soutien de la part de l’ordre des infirmiers qui doit accompagner le professionnel lorsque, se sentant menacé, il souhaite se retirer du suivi. Plutôt que de sanctionner l’Idel comme cela s’est déjà vu, il faudrait l’accompagner pour trouver une solution de suivi du patient adapté.
Aller plus loin
Les six axes d’action de la mission Nion-Masseron
- Agir sur les déterminants des violences.
- Acculturer les professionnels.
- Mieux objectiver les faits de violences internes et externes.
- Accompagner et soutenir les victimes.
- Préparer les futurs professionnels.
- Communiquer auprès de tous les acteurs.
Lire le rapport et les 44 mesures proposées : https://sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-officielles/rapports/sante/article/rapport-sur-les-violences-a-l-encontre-des-professionnels-de-sante