Alors que les pharmaciens tentent de faire un “hold up” sur les compétences infirmières concernant la vaccination et mènent un bataille d’image, la FNI propose d’agir sur le même terrain. Celui de la communication et de l’image. La fédération veut engager une action de valorisation des compétences infirmières. Les faire connaître du grand public et des décideurs politiques, c’est les protéger et, pourquoi pas, les élargir.L’expérimentation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine dans deux régions (Nouvelle-Aquitaine et Rhône Alpes) donne des ailes à ces derniers. Non content de communiquer sur le nombre de vaccinations réalisées, leur Ordre avance le chiffre de plus de 100 000 vaccins injectés depuis le lancement de l’expérimentation, et voilà les pharmacies qui revendiquent la vaccination pédiatrique. Et que la ministre de la Santé, qui a pour eux les yeux de Chimène, la leur promet. Et pourquoi pas la prise en charge des plaies ? Déjà qu’elles disputent aux IDEL la PDA (Préparation des doses à administrer), les pharmacies, en plus d’être, pour certaines, de véritables supermarchés de produits parapharmaceutiques, d’optique et d’aides auditives déjà raflés à d’autres professions, se voient comme des offreurs de soins.
Cela fait beaucoup. Beaucoup trop. D’autant que, pour estimés qu’ils soient, les pharmaciens, qui sont – il faut le rappeler – d’abord inscrits au registre du commerce, n’ont pas la même formation que les IDEL, ou même les médecins. Ils connaissent les médicaments, et c’est déjà beaucoup, Mais ils n’ont aucune formation médicale et encore moins clinique. Passer deux ans dans un hôpital à la sortie de l’IFSI constitue pour les infirmiers le plus sûr moyen de consolider leur formation au soin et à l’expertise clinique. C’est d’ailleurs un gage de qualité et de sécurité des soins pour les patients.
C’est la solide formation des infirmières libérales qui leur permet d’assumer les compétences qui leur ont été confiées par les textes. Ces compétences et la compétence des IDEL à accomplir le soin doivent être promues et valorisées. C’est le sens des négociations conventionnelles avec la mise sur pieds du BSI (bilan de soins infirmiers) et d’une nomenclature des actes qui permettra non seulement de mieux honorer, mais aussi de tracer l’activité infirmière.
Constatant que la bataille qui se livre aujourd’hui sur le terrain de la vaccination est également une bataille médiatique, la FNI entend aller aussi sur ce terrain. L’idée ? Promouvoir les compétences infirmières. Pour ce faire, et ainsi obtenir une meilleure reconnaissance qui constituera un terreau propice aux futures évolutions, la FNI veut engager la profession dans la bataille d’image. Et cela commence dès le prochain congrès du syndicat, les 5 et 6 décembre prochains, qui portera sur les urgences et la permanence des soins, avec la place que les IDEL doivent y prendre, et pas seulement dans les déserts médicaux. Les IDEL font partie du hit parade des professionnels que les Français préfèrent et en qui ils placent le plus leur confiance. Sachons le faire fructifier pour défendre la profession face au risque de démembrement de nos compétences.