La campagne de vaccination monte en charge et la stratégie gouvernementale bouge en permanence au gré des flux d’approvisionnement. Cependant, les interrogations de la population sur les vaccins sont de nature à freiner la campagne : Point de situation !
C’est le flux d’approvisionnement en vaccins qui préside à la stratégie ciblée de vaccination. À l’heure où nous écrivons ces lignes, environ 10 millions de personnes ont reçu leur première dose de vaccins alors que 4 millions environ ont reçu leurs deux doses. C’est dire l’ampleur de la tâche qui se dresse devant nous quand on sait que pour la Covid 19 l’immunité collective ne sera atteinte que lorsque 70% de la population aura été infecté naturellement ou vacciné.
Le 07 avril dernier, l’agence européenne du médicament a rendu son avis sur le vaccin AstraZeneca. L’EMA confirme que le rapport bénéfice / risque global reste positif. Elle a examiné des cas de thrombose chez des personnes ayant reçu le vaccin. Ces types très rares de thrombose sont survenus, dans la plupart des cas, chez des femmes de moins de 60 ans.
La HAS a recommandé de réserver le vaccin AstraZeneca aux personnes âgées de plus de 55 ans. Avant cette restriction, un peu plus de 500 000 personnes de moins de 55 ans ont reçu une première dose de vaccin AstraZeneca. L’administration d’une seule dose de ce vaccin étant insuffisante pour garantir une protection durablement efficace, la HAS recommande de compléter le schéma vaccinal pour cette population avec un vaccin à ARN dans un délai de 12 semaines après la première injection.
Élément supplémentaire qui vient impacter le déroulement de la campagne, la suspension des livraisons d’un vaccin attendu : le vaccin Janssen. Ce vaccin présente l’avantage d’être injecté en une seule dose, mais son retrait d’utilisation aux États-Unis à cause de survenue d’évènements indésirables graves hypothèque son arrivée rapide sur le territoire national.
Le vaccin Moderna va être introduit en ville progressivement. Des opérations d’introductions ponctuelles auront lieu au mois de Mai et nous devrions avoir une ouverture possible d’environ 100 000 à 200 000 doses par semaine en juin et plus par la suite.
Facturation en centres de vaccination : Ça bouge !
Les grands centres de vaccination, avec leur files actives de plusieurs centaines de patients vaccinés peuvent constituer des rentes intéressantes dès lors que le partage des tâches à réaliser voir des facturations sont préemptés par quelques personnes.
La FNI a été alertée par des modes de fonctionnement au sein de ces centres qui interrogent :
De nombreuses IDEL vaccinent concomitamment dans ces centres et sont rémunérés pour cela soit à l’acte soit à la vacation, jusque-là tout est normal.
Du personnel administratif est dédié et mis à disposition, il réalise souvent le tracing. Mais ce tracing est facturé 5,40€ par seulement quelques personnes titulaires d’une CPS. Les heureux gagnants perçoivent, ce faisant, les 5,40€ par patients vaccinés (plusieurs centaines par jour)…
Suffisamment en tous les cas pour que la CNAM s’émeuve du sujet et révise les modalités de facturation dans ces centres.
« Après échange avec les représentants des principales professions concernées (médecins et infirmiers), il a été décidé de retenir un mode unique de rémunération dans ces centres, en supprimant la possibilité de facturer à l’acte la prise en charge de chaque patient vacciné », souligne un communiqué de la Cnam.
Dès aujourd’hui, les professionnels de santé seront rétribués uniquement sur les forfaits de vacation horaire déjà existants.
En revanche, la facturation à l’acte demeure pour les vaccinations en cabinet, au domicile des patients et en officine.