La FNI a consulté le projet d’avis du HCAAM sur l’organisation des soins de proximité. Ce dernier recommande une nouvelle forme de coordination de proximité qui menacera l’exercice libéral et ralentira le processus d’autonomisation des IDEL.
Créer des « Unités de soins de proximité » (USP) pour répondre aux besoins de soins de la population. Voilà la nouvelle proposition farfelue du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) pour coordonner les soins de proximité.
Non seulement surprise par la découverte d’un nouvel acronyme, venant s’ajouter aux déjà trop nombreuses structures coordonnées imposées par la technostructure, la FNI s’interroge sur ce projet qui semble aller à l’encontre des valeurs de l’exercice libéral et des souhaits des professionnels de terrain.
Ces USP seraient en effet organisées avec les maisons ou centre de santé et devraient se structurer autour d’un cahier des charges. Les USP seraient par ailleurs composées de médecins généralistes, d’assistants médicaux et d’infirmières salariées, dont le rôle serait, d’après le rapport, « complémentaire » à celui des infirmières libérales de l’équipe. La FNI y voit simplement un retour en arrière pour les infirmiers libéraux, avec la création d’une structure pyramidale gérée par le médecin. Les IDEL et plus largement les paramédicaux, qui aspirent pourtant à davantage d’autonomie, verraient ainsi leurs ressources captées par les médecins. La FNI ne l’accepterait pas !
De plus, cet avis semble rejeter la forme de coordination souple qu’est l’ESCAP (Équipe de soins coordonnée avec le patient), qui est pourtant une demande des syndicats représentatifs de professionnels libéraux. Le HCAAM suggère « d’aller plus loin que des procédures ad hoc de coordination individuelle autour du patient » et privilégie l’USP.
Contrairement aux ESCAP, qui constituent un outil de coordination souple basé sur l’utilisation d’une grille d’inclusion, les USP s’ajouteront aux nombreuses autres structures déjà existantes (MSP, CPTS, ESP…) et qui n’ont pas reçu l’adhésion des professionnels.
La FNI s’oppose au périmètre que tente d’imposer ce rapport et défendra un modèle de coordination clinique de proximité souple, qui ne menace pas l’exercice libéral, et qui garantit l’autonomie des IDEL.