Alors que le pic de l’épidémie de Covid pourrait être supérieur par son ampleur à celui d’avril, le dépistage massif apparaît comme la pierre angulaire de la réussite du futur déconfinement. Pour les IDEL, c’est le moment de s’organiser et de se montrer.
Pour réussir le prochain déconfinement et écarter le spectre de la troisième vague en février, le Conseil scientifique, chargé d’éclairer les choix du gouvernement au regard de la pandémie, mise sur la mise en œuvre massive de la stratégie « dépister – tracer – isoler ». Et, contrairement au déconfinement de mai, le pays dispose à présent de davantage d’outils. Les tests rapides antigéniques, qui complètent la panoplie à côté des tests RT-PCR analysés en laboratoires, et rendent leur verdict en moins de 30 minutes, sont appelés à jouer un rôle crucial dans la course contre le virus pour casser les chaînes de contamination, malgré une sensibilité moindre.
Les médecins, les IDEL et les pharmaciens sont habilités à réaliser ces tests antigéniques, dans cette nouvelle étape, mais, de manière évidente, les IDEL sont les mieux armés pour les réaliser très massivement.
Le savoir-faire
La continuité des soins a conduit les IDEL à mettre en place une organisation efficace basée sur des cabinets où infirmières et infirmiers collaborent à plusieurs et, souvent, mutualisent leur patientèle. Cette organisation est un atout précieux qui permet de dégager des plages de permanences dédiées ou des tournées spécifiques mutualisées pour assurer le dépistage et prendre en charge les patients Covid positifs. Et, il faut dire que les conditions de réalisation des tests antigéniques (prélèvement puis les 15 à 30 mn d’attente des résultats), plaident pour une organisation à plusieurs praticiens pour être économiquement viable.
Et bien sûr le maillage territorial des IDEL, en l’absence de déserts infirmiers, permet de relayer le dépistage en tout point du territoire, en métropole comme outre-mer.
Comme soignants et forts de leur expérience lors de la première vague, où la profession avait prêté main-forte aux centres Covid et aux campagnes de dépistage organisées en drive par les biologistes, les IDEL sont habituées au geste technique du prélèvement nasopharyngé.
Le faire savoir
Si les outils sont disponibles et les IDEL mobilisés, il faut encore le faire savoir aux patients et plus largement au grand public. Pour cela, la FNI recommande d’utiliser des affiches dans les cabinets afin de faire connaître les plages horaires dédiées aux tests en cabinet, et aussi de recourir aux annonces de la presse quotidienne régionale. À l’instar de la publication quotidienne des coordonnées des services d’urgences, des médecins et pharmacies, la presse régionale qui est également mobilisée pour informer ses lecteurs sur l’épidémie, peut diffuser gratuitement vos horaires de permanence dédiés aux tests. N’hésitez pas à solliciter votre journal local.
Porter l’action des IDEL en matière de à la connaissance du plus grand nombre est doublement militant. Tout d’abord, il s’agit de multiplier les points d’accès aux tests antigéniques ce qui sera déterminant pour remporter la course mortelle contre la Covid-19. Ensuite, il s’agit de montrer combien la profession se mobilise et s’organise pour élargir l’offre en matière de dépistage. Certaines professions ne se privent pas de le faire, alors pourquoi pas les IDEL.
En images aussi
La FNI invite les IDEL à faire monter leur engagement en matière de dépistage en partageant des photos de leur initiatives sur Instagram.
Les pharmaciens appelés à jouer le jeu
La FNI a reçu plusieurs remontées d’Idel selon lesquelles certaines pharmacies font de la rétention de kits de dépistage des tests antigéniques. Pour rappel, les pharmaciens ont été chargés de délivrer les kits de dépistage aux médecins et infirmiers libéraux. La FNI s’est rapprochée du principal syndicat de pharmaciens pour l’alerter sur ce sujet. Chacun peut comprendre que les officines soient en rupture de stocks ou n’aient pas été livrées, mais une rétention délibérée du matériel, afin de permettre aux officines de tester sur place, serait totalement anti-déontologique et appellerait des sanctions. La FNI demande aux IDEL qui rencontreraient ce type de difficultés de se signaler auprès d’elle.