Vendredi 17 novembre, Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, présentera la stratégie interministérielle consacrée au Bien Vieillir. L’objectif est de « changer enfin de regard sur la vieillesse et apporter des réponses concrètes pour mieux accompagner tous nos concitoyens et garantir leurs droits » selon le communiqué de presse officiel. « C’est la société toute entière qui doit se mobiliser » proclame le ministère. Soit, mais pourquoi ne pas commencer par mobiliser et interroger ceux qui s’occupent déjà de nos concitoyens âgés. Les infirmiers libéraux, vous connaissez madame la Ministre ? Ou sont-elles pour vous des fantômes du domicile ?
Une fois de plus, des annonces vont être faites à propos du « Bien vieillir », de la nécessité de tous se mobiliser pour permettre aux personnes âgées, de plus en plus nombreuses, de rester à domicile le plus longtemps possible à domicile, etc. etc.
Le discours est connu. La méthode aussi malheureusement. Une fois de plus, les fameux silos entre les différents secteurs ont encore frappé. Alors que pour les projets menés par le ministère de la Santé, la FNI et les autres syndicats représentant les infirmiers libéraux sont à minima entendus, ici, rien.
Qui soigne les personnes âgées à domicile ?
Pourtant, quoi de plus essentiel que d’impliquer notre profession dans ce type de stratégie, nous qui prenons en charge 80% de la population âgée et leur permettons de rester à domicile ; nous qui avons permis que la période Covid ne se transforme pas en catastrophe sanitaire totale pour les personnes âgées que nous avons continuées à prendre en charge pendant toute la durée de la pandémie.
Cette présentation de la stratégie nationale du « Bien vieillir » dont nous avons appris l’existence par la presse est pour nous viciée dès l’origine. Comment accorder du crédit à une stratégie qui ne parle pas aux acteurs qui sont au quotidien au domicile des personnes concernés ?
A quand soignants et aides à domicile autour de la table ?
Il est temps de mettre tous les intervenants autour de la table, soignants, aides à la personnes, monde du sanitaire et monde du médico-social. C’est ensemble et en coordination que l’accompagnement des personnes âgées et de leur famille est un succès. Cette coordination sanitaire et médico-sociale se pratique d’ailleurs dans de nombreux territoires. C’est sur cette logique et sur ces pratiques qu’il faut s’appuyer pour donner corps à cet objectif du « Bien vieillir » à domicile.
On peut rêver, peut-être que le rôle des infirmiers libéraux sera évoqué vendredi lors de la présentation de la stratégie nationale. Mais, quoi qu’il en soit, il est incompréhensible que nous n’ayons pas été impliqués dans sa préparation.