Le Ségur de la santé est l’occasion pour certains de ressortir du placard la suppression du décret d’actes infirmiers qui protège nos actes de l’appétit des autres professions.Vous le savez, la FNI est toujours en première ligne pour défendre notre décret.
Certaines organisations invitées au Ségur réclament la création d’un décret de compétences au lieu de notre décret d’actes infirmiers actuel.
C’est un vieux dossier que le Ministère voudrait bien voir aboutir : à savoir remplacer le décret d’actes par des missions de santé publique. Non qu’il ambitionne pour la profession des velléités d’émancipation mais il espère ainsi faire des économies en bradant les compétences infirmières aux autres professions : aides-soignants par exemple… au grand bénéfice des employeurs qui se verraient bien faire des économies.
Encore une fois certaines organisations, hélas, se laissent charmer par les belles moulures des salles de réunion du Ministère et sont prêts à embarquer la profession toute entière dans une impasse.
Rappelons le une fois de plus : il n’y a pas d’avenir à espérer dans le remplacement du décret d’actes pour une raison simple : cela signe la perte de notre monopole d’actes. Finie la protection des actes infirmiers vis-à-vis de toutes les autres professions. Cela risque de signer une réduction drastique de notre activité au profit de missions nébuleuses et pas périmétrées. Seul un décret assure le niveau de protection suffisant pour éviter la déqualification de nos actes.
La Fédération y voit une porte ouverte vers le démantèlement de la profession au profit de nouveaux métiers, une nouvelle fois sans concertation avec les infirmiers mais avec ceux qui ne l’ont jamais exercée (représentants étudiants, centrales syndicales généralistes…).
La priorité serait plutôt d’enrichir cette liste d’actes pour en inscrire de nouveaux comme la prise en charge des cathéters périnerveux demandée de longue date par la Fédération.
L’avis de Jérôme MALFAISAN, ancien président de la FNESI (Fédération des étudiants en soins Infirmiers) et IDEL FNI :
“ Que restera t il de notre métier si notre décret d’actes est supprimé ? On se rend compte que notre profession est le bouc émissaire d’un système de santé mal géré depuis bien longtemps. Sous couvert d’économies de santé, on cherche à brader nos soins, en les offrant à d’autres professions et réduire la nôtre à peau de chagrin. Nous sommes assaillis de toute part et parfois même par des organisations syndicales de la sphère infirmière ! Notre décret nous protège. Protégeons le ! Protégeons nos patients ! «