Quand la vie des infirmières sera-t-elle considérée comme ayant autant de valeur que celle des médecins ? Mais que doivent faire les IDEL pour se faire entendre ? Dans le Gard, le syndicat FNI s’empare du sujet de la sécurité.
Voilà longtemps que le syndicat FNI du Gard apporte une aide quotidienne aux IDEL qui sont victimes de menaces et/ou de violences en répondant à leurs appels, en leur apportant des conseils sur la manière d’engager une rupture de soins et en leur apportant du soutien. Mais cela ne suffit pas, loin s’en faut et la réunion du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance organisée à la mairie de Nîmes le 8 septembre dernier a été l’occasion d’exposer un besoin urgent de considération et de prise en compte.
C’est au titre de représentante locale de l’UNAPL (Union nationale des professions libérales) que Josèphe Couderc, par ailleurs présidente du syndicat FNI du Gard, s’est exprimée pour exposer la violence quotidienne que subissent les IDEL sur le terrain, les quartiers qu’elles sont progressivement contraintes d’abandonner dans le silence des autorités. Son témoignage aux contours d’un véritablement cri d’alarme a été pris très au sérieux par Madame le procureur de la république qui était présente, raconte la responsable, ajoutant que le préfet et le maire étaient également présents.
Au sortir de cette rencontre, le syndicat FNI du Gard a entrepris de mener une enquête par email auprès de ses 600 adhérents pour faire remonter tous les cas de menace ou d’agression subis par les IDEL en direction des autorités de police. Et surtout, il est d’ores et déjà prévu qu’une fois ces données colligées, la présidente soit reçue par le chef de la police de la mission locale afin de voir très concrètement ce qui peut être mis en œuvre.
« J’ai appris lors de cette réunion que les médecins et les chirurgiens-dentistes bénéficiaient, via le dispositif PEGASE*, d’un numéro d’appel d’urgence et je me sens assez indignée que les IDEL n’aient pas été également incluses », rapporte Josèphe Couderc. “Nous sommes celles qui se déplacent le plus au domicile et si nous n’attirons pas l’attention sur nos conditions d’exercice, personne ne le fera à notre place.”
Dans le département voisin de l’Hérault, l’URPS des médecins libéraux a quant à elle mis en place, grâce à une convention passée avec la police et la gendarmerie, une application pour Smartphone destinée à la sécurité et baptisée Cormedal. Grâce à cette appli, le médecin dispose de deux méthodes d’alerte : un bouton d’appel « Alertez la police » et un bouton « SMS » qui envoie une alerte personnalisée sur une ligne dédiée. Il n’est plus possible que la vie des infirmières ait moins de valeur que celle des médecins, ce type de dispositif doit a minima être accessible des IDEL de la même façon.
* le dispositif PEGASE permet à la police de disposer immédiatement au décroché de l’appel des médecins de disposer de toutes les informations utiles à la conduite de l’intervention policière : localisation du commerce, nom du requérant etc.