Après s’être invités dans la vaccination antigrippale, puis la vaccination contre la Covid-19, les pharmaciens, selon l’USPO, syndicat minoritaire, se verraient bien faire des injections à domicile. A ce rythme, on finirait par croire que le rêve de tout pharmacien serait de devenir infirmier. Pas si sûr.

Après le duel sanglant que se sont livrés aux élections aux URPS, les deux syndicats de pharmaciens, la FSPF, l’USPO qui a été sévèrement battue, n’a de cesse de vouloir reconquérir les faveurs de la profession et attirer l’attention des médias. Le syndicat promoteur de « l’officine clinique » et proche de MG France, a publié un sondage indiquant que 71% des pharmaciens ont déjà reçu des demandes de vaccination à domicile pour le Covid-19. Le syndicat appelle le gouvernement à autoriser les pharmaciens à le faire.

« Chiche ! », pourrait-on répondre à l’USPO. Rien ne s’oppose à ce qu’un pharmacien, après une reconversion, puisse devenir infirmier. Et dans ce cas, il découvrirait que contrairement aux pharmaciens entourés de vendeurs et de préparateurs dans leurs officines, et qui confient les livraisons de médicaments à domicile à des coursiers, l’exercice infirmier est un exercice personnel.

Si faire vacciner par des préparateurs itinérants est l’arrière-pensée qui guide l’USPO, ce syndicat ne devrait pas tarder à déchanter. Car au domicile des patients, les professionnels sont sans filet, seuls face aux patients. Pas question d’envoyer un aide de camp à sa place ! Pour cette raison, que c’est l’infirmier, et pas sa concierge, qui assure tous les actes qui lui sont demandés. Travailler soi-même n’est peut-être pas encore rentré dans la culture de l’USPO, et c’est dans doute pour cela que la proposition ubuesque de ce syndicat risque de faire « pschitt ! ».