Alors que le prix du carburant flambe depuis le début du conflit en Ukraine, le Gouvernement annonce une baisse de 15 centimes par litre à la pompe… une mesure qui ne durera que trois mois. Et après ?
Le choc pétrolier qui découle de la guerre en Ukraine, pose une question simple « comment continuer à faire rouler les voitures des 135 000 infirmières et infirmiers libéraux avec un prix du litre d’essence à 2,15 € ? ». Avec une indemnité forfaitaire de déplacement à 2,50 € et une indemnité horokilométrique à 33cts supposées compenser le coût du carburant, l’usure, l’entretien et l’assurance, les IDEL en sont de leur poche pour supporter les coûts de leur déplacement. Et à chaque plein l’addition grimpe aggravant une situation de plus en plus tendue.
Depuis le début de l’année, la FNI ne cesse d’alerter le gouvernement sur les conséquences de la hausse des carburants, sans que celui-ci ne prenne réellement le problème à bras-le-corps. La FNI réclame que la profession infirmière puisse bénéficier des mêmes mesures que les professionnels de la route, transporteurs et taxis.
Le gouvernement a annoncé samedi une baisse de 15 centimes par litre sur les prix affichés en station qui n’entrera en application que le 1er avril et ne s’appliquera que sur le gazole, le sans-plomb 95 (SP95) et le sans-plomb 98 (SP98), mais pas sur le superéthanol-E85. Cette remise profitera à tous les Français, aussi bien les particuliers que les professionnels a indiqué le Premier ministre. De plus, les pétroliers et les distributeurs appelés à « fournir aussi un effort de leur côté » et à « faire un geste complémentaire », commencent à se mobiliser. Le Groupe Total Energies, qui détient 1 150 stations a fait savoir qu’il appliquait déjà une remise de 10 centimes par litre, laquelle s’ajoute donc à la remise gouvernementale de 15 cts.
Ce premier coup de pouce sera toutefois de courte durée. La baisse de 15 centimes ne s’appliquera que du 1er avril au 31 juillet pour un coût de plus de 2 milliards d’euros pris en charge par l’État. C’est déjà ça, mais cela ne résout pas tout d’autant que le Premier ministre qui dévoilait ce mercredi 16 mars son « plan de résilience » destiné à soutenir les différents acteurs économiques face au choc pétrolier, n’a pas été au-delà.
La FNI déplore que le Gouvernement n’ait pas pris la mesure de la situation des infirmières et infirmiers libéraux et qu’il n’ait pas pris la décision de leur étendre durablement le bénéfice du remboursement de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) dont bénéficient les professionnels de la route. Ce dispositif permettrait de solutionner durablement le problème. La FNI durcit le ton et lance un nouvel appel en direction du ministre de la Santé et de la CNAM pour décider des mesures durables en faveur des IDEL, qui restent avec les aides à domicile, les derniers professionnels à se rendre quotidiennement au domicile des patients. A suivre…