Alors que le ministre de la Santé a annoncé le début des travaux sur le Décret de compétences infirmières pour ces prochaines semaines, la FNI se place comme porteuse de solutions efficaces pour l’accès aux soins dans le cadre de la Présidentielle, et réclame le statut de profession médicale à compétences définies pour les IDE.
Le ministre de la Santé Olivier Véran l’a dit lui-même, pour améliorer l’accès aux soins, il faut « décloisonner », « ouvrir les chakras » et « confier encore plus de responsabilités » aux infirmiers. Une ambition que la FNI, premier syndicat d’infirmiers libéraux et fervent défenseur de l’autonomie des IDEL, ne peut que rejoindre. Alors que M. Véran a annoncé le début des travaux sur le Décret de compétences infirmières pour ces prochaines semaines, la FNI propose une réingénierie du décret d’actes et de celui des champs d’exercice, en accordant le statut de profession médicale à compétences définies pour les infirmiers. Pour cela, la FNI suggère d’ « upgrader » le DE infirmier au niveau Master. Cette proposition constitue la mesure phare du syndicat dans le cadre de ses propositions pour l’élection présidentielle (https://fni.fr/wp-content/uploads/2022/02/PLATEFORME-PRESIDENTIELLES-2022-V4.pdf)
Le statut de profession médicale à compétences définies permettrait un accès direct à l’infirmier sur des champs d’activité donnés. La mise à niveau nécessaire des infirmiers se ferait alors par la Validation des Acquis d’Expérience (VAE) et la formation continue. Ces solutions seront appliquées en lien avec les médecins et les établissements hospitaliers et auront des effets immédiats sur l’offre de soins. La FNI tient à rappeler qu’il ne s’agit en aucun cas de prendre la place des médecins généralistes mais de participer à une meilleure prise en charge des patients. L’idée d’accorder le statut de profession médicale aux infirmiers n’est pas nouvelle puisqu’il s’agissait d’une préconisation du rapport du Pr Yvon Berland remis au ministère de la Santé en 2011 et relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire.
Dans le contexte de pénurie de médecins (6 millions de patients sans médecin traitant), couplée à l’enjeu énorme de la dépendance et des maladies chroniques, s’appuyer sur le tissu libéral infirmier (135 000 professionnels répartis uniformément sur le territoire) pour assurer la continuité des soins, est un moyen efficace et rapide de répondre à la demande de prises en charges. Au regard du temps requis pour former un médecin, le système de santé gagnerait entre 7 à 8 ans pour relever ce défi de l’accès aux soins, grâce aux infirmiers libéraux. Avec les propositions de la FNI, en 2 ans, les effets seront déjà visibles. Il y a urgence à agir, les déserts médicaux gagnent du terrain. Les retards de soins plongent de plus en plus les patients dans la dépendance. Nous avons assez perdu de temps, sortons de l’attentisme, faisons confiance aux IDEL et responsabilisons-les, pour répondre à la demande de soins de tous les Français.