Le plan d’action pour la rénovation de la politique vaccinale présenté par la ministre de la Santé le 12 janvier est surtout un plan d’attentisme. Les questions sensibles telles que la remise en question de la distinction entre vaccinations obligatoires et recommandées ou encore la participation des pharmaciens sont remises à la discrétion d’un grand débat public qui se tiendra en 4 temps tout au long de cette année sous la direction d’un comité d’orientation présidé par le professeur d’immunologie pédiatrique Alain Fischer.
Quant à savoir si les infirmières verront leur rôle renforcé en matière de vaccination, la réponse est NON. En affichage, les Idels sont mentionnés parmi les professionnels qu’il faut davantage associer à la politique vaccinale aux côtés des médecins généralistes et des pharmaciens. La ministre a bien pris grand soin de vous citer. Irréprochable, donc ? Sauf qu’elle confond implication et information. Une seule proposition s’y rapporte, c’est l’organisation deux fois par trimestre d’une réunion sous l’égide de la Direction générale de la santé (DGS) avec les représentants des professionnels de santé et leurs ordres afin de répondre à vos besoins d’information et entendre nos propositions. C’est mieux que rien, me direz-vous ? Mettons carte sur table. A la question, comment faciliter l’accès à la vaccination, la ministre répond vaccination dans les pharmacies ou stocks de vaccin chez les généralistes, au débat public de trancher.
Une grande concertation citoyenne sera lancée tout au long de l’année. Dès le mois de mars, une plateforme web recueillera les contributions citoyennes, professionnelles, associatives, institutionnelles. A partir du mois de mai, des jurys analyseront ces retours et rendront publics leurs avis en octobre. Viendra alors le temps des conclusions sur l’évolution de la politique vaccinale que le comité formulera en fin d’année. C’est un calendrier qui nous emmène au mieux début 2017, soit l’année des prochaines élections présidentielles, autant dire que rien ne se décidera à ce moment là. Nous sommes partis pour un nouveau round. Le point positif est que, peut être, d’ici là, nous aurons réussi à mieux faire comprendre aux tutelles la nature et l’étendue des compétences des infirmières afin de concevoir une politique vaccinale qui se donne davantage de chances en mobilisant tous les professionnels susceptibles de participer à maintenir un niveau suffisant de couverture vaccinale.