Le 23 novembre dernier, lors du colloque du Comité pour la Valorisation de l’Acte d’Officine (CVAO), les pharmaciens sont de nouveau partis à l’assaut des compétences infirmières. Les voilà qu’ils visent désormais le traitement des plaies et la réalisation des pansements !
Peut-on accepter que les pharmaciens ambitionnent de devenir des infirmiers partiels, alors qu’ils s’opposent comme nous à l’exercice partiel des professions ? Pour la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) la réponse est non ! Sans quoi, il faudra permettre demain que les IDEL puissent elles aussi faire de la dispensation partielle. Il existe déjà des médecins propharmaciens, lesquels délivrent des médicaments dans leurs cabinets dans des zones où il n’y a pas d’officine. Ce modèle pourrait être transposé à notre profession avec des IDEL-propharmaciens.
Après l’épisode de la vaccination en officine, la FNI estime que les pharmaciens vont trop loin et surtout qu’ils ne prennent la peine de dialoguer pour envisager des solutions communes. Les pharmaciens ne peuvent revendiquer tous les champs de compétence pour compenser leur baisse de chiffre d’affaire. En s’éloignant de leur cœur de compétence qu’est la dispensation, les pharmaciens seront les artisans de la dégradation de la sécurité du médicament et de la remise en cause de leur propre monopole. Ils ne pourront plus s’opposer aux grandes surfaces et au commerce en ligne contre lesquels les IDEL les avaient soutenus.
Les problèmes économiques que rencontrent les pharmaciens ne doivent pas les priver de leur lucidité. Il est urgent de rétablir un dialogue avec cette profession. C’est pourquoi la FNI demande aux infirmiers libéraux d’aller rencontrer les pharmaciens avec lesquels ils travaillent habituellement. Il faut engager le dialogue et réaffirmer que les soins requièrent des compétences qui sont au coeur de la profession infirmière.
La FNI affirme que démembrement des compétences infirmières participe activement au déclassement de notre système de santé.