Le cycle de négociations avec la Cnam devrait, normalement, bien débuter le 7 juillet, en dépit du contexte économico-politique actuel. La date a été officieusement inscrite au calendrier de la Cnam tandis que le Conseil d’administration de l’Uncam a été saisi aujourd’hui, pour avis sur la lettre de cadrage. La FNI veut croire que les tutelles « ne feront pas l’erreur de reporter » une telle échéance.
Les discussions porteront évidemment sur la transcription, dans le champ conventionnel, des acquis de la loi infirmière récemment votée par le Parlement. Soit, mais y a-t-il lieu de s’inquiéter que les moyens mis sur la table par l’Assurance maladie soient notoirement insuffisants au regard des besoins ? Et ce, quelques jours après la décision de la Cnam de suspendre, de façon unilatérale, les revalorisations d’honoraires pourtant actées dans les accords conventionnels des médecins, kinésithérapeutes et chirurgiens-dentistes. Pour rappel, cette mesure de rétorsion s’appuie sur l’avis du Comité d’alerte sur l’Objectif national de dépenses d’Assurance maladie (Ondam) qui pointe des dérapages budgétaires essentiellement hospitaliers.
Il ne s’agit pas de se plaindre avant d’avoir mal
Un scénario qui ne devrait pas peser sur le déroulé des tractations entre les infirmiers libéraux et la Cnam, dans la mesure où celles-ci vont très probablement s’étirer jusqu’en novembre et donc concerner l’Ondam 2026. Et rien ne permet de prédire les futures préconisations du Comité d’alerte concernant le prochain exercice comptable de l’Ondam. En somme, le calendrier des Idel n’est pas celui des professions aujourd’hui impactées par la recommandation dudit Comité.Il ne s’agit donc pas de se plaindre avant d’avoir mal mais, plutôt, de miser sur le fait que la lettre de cadrage a bien été publiée et qu’elle n’est pas réversible si un nouveau gouvernement venait à succéder, dans les prochains mois, au cas où le cabinet Bayrou était renversé par une motion de censure. « Cette lettre de cadrage obligera d’une manière ou d’une autre les parlementaires à se pencher sur le montant de l’enveloppe infirmière pour 2026 », insiste la FNI. Et, espérons-le, à prendre la mesure de la réalité sanitaire du pays.