Les cordonniers les plus mal chaussés… En matière de santé, il serait une bonne idée de faire mentir le dicton populaire. En ce mois d’octobre Rose, nous devons inciter nos patients à participer au dépistage organisé… mais ce serait bien que celles d’entre nous qui sont dans la cible le fassent également. Pour notre santé, sachant que détecté à temps, ce cancer est maintenant très bien pris en charge.
Chaque année, ce sont plus de 10 millions de femmes âgées de 50 à 74 ans qui sont éligibles au programme de dépistage organisé des cancers du sein. Or moins de 50% d’entre elles y participent (47,7 % pour la période 2021-2022). Avec de très importants écarts entre les régions (le taux varie entre 30 et 60% selon les régions). Nous sommes de toute façon en dessous de l’objectif européen de 70%. Il faut toutefois ajouter aux taux de participation au dépistage organisé 11% de femmes de 50 à 74 ans qui se font dépister à titre individuel.
Passons à l’acte
Nos patientes comme nous-même, lorsque nous sommes concernées, ont pourtant tout intérêt à profiter de ce dépistage organisé pour se faire dépister régulièrement (tous les 2 ans). Car le « cancer du sein est à la fois le cancer le plus fréquent (33% des cancers féminins) et le plus mortel chez la femme, devant ceux du colon-rectum et du poumon, avec 61 214 nouveaux cas diagnostiqués en 2023 et 12 100 décès estimés chaque année » rappel l’Inca, l’institut nationale du cancer. Or aujourd’hui, rappelle-t-il, « il existe de réelles chances de guérison, grâce aux progrès de la médecine ». Mais pour mettre toutes les chances de son côté, il est préférable de détecter le plus tôt possible l’apparition d’un cancer.
Certes, personne n’a envie d’entendre une nouvelle à la suite d’un dépistage. Et cela reste un frein, y compris chez les professionnels de santé. Il faut pourtant bien intégrer qu’en matière de cancer, ignorer le danger ne le supprime pas. Il est donc nécessaire de passer à l’acte du dépistage.
Les 5 points clés du dépistage organisé
1. Le programme de dépistage organisé des cancers du sein cible donc les femmes âgées de 50 à 74 ans dites à risque moyen. C’est-à-dire sans symptôme apparent ni facteur de risque particulier.
2. Tous les 2 ans, les centres régionaux de coordination des dépistages (CRCDC) leur envoient un courrier d’invitation personnalisé, à partir des fichiers transmis par les régimes d’assurance maladie. Les actes du dépistage sont pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, sans avance de frais.
3. Les femmes sont invitées à se rendre chez un radiologue agréé dont les coordonnées figurent dans la liste jointe au courrier pour y faire une mammographie (deux clichés par sein, face et oblique) et un examen clinique des seins.
4. Si aucune anomalie n’est décelée, la mammographie est ensuite systématiquement relue par un second radiologue expert.
5. Lorsqu’une anomalie est décelée, le radiologue premier lecteur effectue immédiatement un bilan diagnostique pour raccourcir le délai d’une éventuelle prise en charge et éviter une attente angoissante pour la patiente.
Important : Il est recommandé de faire examiner ses seins (observation et palpation) une fois par an à partir de 25 ans par son médecin généraliste, son gynécologue ou sa sage-femme. Cet examen rapide et indolore permet de détecter une éventuelle anomalie.
Alors dites-le à vos patientes et faites-le aussi pour vous.
Les liens utiles pour vous et vos patientes
• cancersdusein.e-cancer.fr, le site dédié au dépistage des cancers du sein
• Livret d’informations pratiques sur le dépistage des cancers du sein – Télécharger • Dépliant simplifié sur le dépistage des cancers du sein – 2022 – PDF 4,02 Mo