La virulence de la grippe cette année reverse au débat la vaccination obligatoire des soignants. Vrai ou faux débat ? La FNI est très claire sur le sujet.
C’est 471 décès liés à la grippe qui ont été déclarés sur la première semaine de 2025 en France. 611 décès la semaine suivante. Près d’une centaine d’hôpitaux a déclenché leur “plan blanc”.
Le virus de la grippe est plus virulent cette année, même chez les jeunes. 80% des patients admis en réanimation après avoir contracté la grippe sont non-vaccinés.
Au regard de ces chiffres, le faible taux de vaccination chez les soignants interroge. Le statut de soignant ne protège aucunement contre les formes graves.
Lors d’une intervention sur BFMTV ce mardi 14 janvier, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé, s’est exprimé sur la possibilité de réinstaurer une obligation vaccinale pour les soignants. Selon lui, « la question mérite d’être posée », et il a annoncé avoir demandé à la Haute Autorité de Santé (HAS) de faire un état des lieux à ce sujet.
Depuis le début de l’année 2025, l’épidémie de grippe connaît une forte recrudescence en France, a précisé le ministre. Cette situation ravive le débat sur la vaccination obligatoire des professionnels de santé, un sujet qui avait déjà été abordé durant la pandémie de Covid-19. Yannick Neuder a confirmé que la HAS avait été sollicitée pour examiner cette problématique et fournir une analyse actualisée.
Une couverture vaccinale insuffisante
Les données disponibles sur la couverture vaccinale des soignants restent limitées pour cette saison. Cependant, la HAS estimait qu’en 2021-2022, seulement 22 % à 25 % des professionnels de santé étaient vaccinés contre la grippe. En 2023-2024, une étude de Santé publique France révélait que 22,4 % des soignants en Ehpad avaient reçu le vaccin, bien loin de l’objectif fixé à 70 %.
« Cette faible couverture pose légitimement la question de l’obligation vaccinale », déclarait la HAS en juillet 2023, tout en déplorant ce taux insuffisant. L’autorité publique avait toutefois décidé de ne pas imposer de contrainte supplémentaire, invoquant plusieurs raisons : l’efficacité variable du vaccin antigrippal selon les années, le manque de données sur l’impact de la vaccination des soignants, et l’insuffisance d’éléments concrets sur le poids de la grippe nosocomiale.
La position de la FNI au sujet de la vaccination obligatoire des soignants tant sur la grippe saisonnière que sur la Covid 19 n’a pas varié. Les appels à la responsabilité des soignants démontrent toutes leurs limites, cette obligation renforcera l’arsenal de prévention.