L’arrivée des variants de la Covid-19 sur notre territoire a incité les autorités sanitaires à renforcer certaines mesures de traçage. Elles ont ainsi introduit le concept de personne co-exposée. L’autre enjeu est de pouvoir identifier les variants du virus et de cartographier leur présence sur le territoire.
Personnes co-exposées
Le même décret que celui qui a mis en place les visites domiciliaires a introduit de nouvelles mesures pour renforcer l’identification des personnes susceptibles d’être en contact avec le virus. Il est vrai que l’arrivée des variants anglais, sud-africains, brésiliens et autres a incité au renforcement de l’arsenal permettant de remonter au plus vite la piste des personnes potentiellement contaminées afin de circonscrire au plus vite la création de clusters.
C’est pour cette raison qu’a été créée la notion de personne co-exposée. Le décret* la définit ainsi : « La personne co-exposée désigne la personne présentant un risque d’infection car, au cours d’une période qui ne peut être supérieure à quatorze jours avant le diagnostic du patient zéro, elle s’est trouvée, au même moment que celui-ci, dans le même lieu, rassemblement ou événement, où les mesures barrières n’ont pu être pleinement respectées, identifié par le patient zéro comme étant à l’origine possible de sa contamination. » Il s’agit en quelque sorte des personnes faisant partie du deuxième cercle autour du patient 0, le premier cercle étant constitué des cas-contacts. Ces personnes co-exposées peuvent faire l’objet des mêmes mesures mises en place pour les personnes contacts, c’est-à-dire du traçage et des mesures d’accompagnement et d’isolement.
Chasse aux variants
L’autre grande bataille est celle de l’identification des variants et concerne avant tout les laboratoires de biologie médicale, les deux techniques possibles n’impliquant pas de second prélèvement. En effet, le variant est identifiable à partir du même prélèvement :
- Soit par criblage. En résumé, le prélèvement testé positif fait l’objet d’un nouveau test avec des réactifs différents capables de révéler la présence ou non de variants connus.
- Soit par séquençage. Ici, il s’agit de séquencer l’ARN du virus dans sa totalité, ce qui permet de disposer de sa carte génétique complète. Cette technique présente l’avantage de pouvoir identifier rétrospectivement la présence d’un variant qui n’était pas encore connu au moment de l’analyse.
L’intérêt de cette identification du variant chez les personnes positives est double :
- d’une part elle permet sa prise en charge et la mise en place de précautions pour son entourage,
- d’autre part, elle est indispensable sur le plan de la santé publique. En effet, plus vite ils sont identifiés, plus vite les autorités sanitaires seront en capacité d’établir une cartographie de la présence des variants sur le territoire, plus vite elles pourront prendre les mesures les mieux adaptées vis-à-vis de cette nouvelle donne.
Au-delà des raisons politiques, la non-annonce d’un reconfinement est également liée au manque de visibilité sur ce point, la cartographie étant encore en cours de mise en place.
* Décret n° 2021-48 du 20 janvier 2021 modifiant le chapitre Ier du décret n° 2020-551 du 12 mai 2020 relatif aux systèmes d’information mentionnés à l’article 11 de la loi n° 2020-546 du 11 mai 2020 prorogeant l’état d’urgence sanitaire et complétant ses dispositions.