En juillet, la FNI claquait la porte des négociations conventionnelles estimant que les propositions de l’Assurance maladie ne répondaient ni aux enjeux ni ne respectait les engagements. Mais la discussion doit continuer. Pour percer l’abcès et renouer, la FNI a invité Nicolas Revel, Directeur général de la Cnam, à dialoguer lors de l’Assemblée des départements du syndicat du 27 septembre. La FNI en a profité pour rappeler quelques vérités et d’abord que c’est bel et bien l’essence même de la profession qui est en jeu. Résumé des échanges.
Le message adressé par la FNI au Directeur Genéral.
« Nous ne sommes pas naïfs. Il y a des évolutions lentes qui remettent en cause le monopole des Idels et qui morcellent les compétences infirmières, a averti Philippe Tisserand. Dans le même temps, on sent notre métier socle coincé dans un étau entre les médecins et les aides-soignants, lesquels voudraient sortir de la délégation dans le cadre de laquelle ils exercent sous la responsabilité des infirmières. Quelle est la place du métier socle des 120 000 Idels ? La profession est dans l’angoisse sur son avenir et son devenir. »
Sur l’enveloppe financière : le Directeur sur la défensive.
La FNI a reproché au Directeur de la CNAM la faiblesse de l’enveloppe financière proposée par l’Assurance maladie est totalement déconnectée des enjeux liés au virage ambulatoire psalmodié par les tutelles. Et le syndicat sait faire ses comptes : 200 millions d’euros pour les Idels ; 1,2 milliard pour les médecins, les chiffres parle d’eux-mêmes.
Droit dans ses bottes, le Directeur a estimé que : « La proposition que l’on vous fait et que vous pouvez certes écarter d’un revers de main est quand même d’une revalorisation de 200 millions d’euros sur les actes techniques, sachant que l’on avait ensuite, derrière, le sujet du Bilan de soins infirmiers (BSI) et des Actes de soins infirmiers (AIS). Je ne considère donc pas que j’étais dans l’approche d’un négociateur qui n’a pas envie d’accompagner la profession. »
Sur la méthode de négociation : la FNI reproche l’absence de marges de manœuvre
La FNI a reproché l’absence de marge de manœuvre dans la négociation si ce n’est sur l’étalement ou pas des mesures de revalorisation. « Ce qui nous a crispés, c’est que nous n’avons pas eu le sentiment qu’il y avait un contexte de négociation. » Pour le Directeur de la CNAM, il s’agissait de « privilégier et prioriser, en particulier l’observance et le suivi des traitements médicamenteux, le poste chirurgie et la nomenclature des pansements ». « Étant entendu que je ne me situe pas dans une logique de revalorisation de la lettre-clé et que j’ai eu le sentiment que vous étiez d’accord avec la nécessité d’aller vers quelque chose qui soit structurant. Avec, ensuite, cette réflexion que nous souhaitons mener avec vous sur le BSI », a-t-il indiqué. Une tournure bien alambiquée pour dire : si vous êtes d’accord pour ne pas être revalorisés, vous aurez droit au BSI. Avec l’Assurance maladie, c’est fromage ou dessert. LE problème, c’est que les IDEL qui attendent depuis longtemps de passer à table, ont une faim de loup ! Pour la FNI, c’est fromage et dessert. Revalo des actes et BSI !
Cet épisode montre toute l’importance de réussir la mobilisation du 20 novembre pour mettre l’Assurance Maladie sous pression !