La Fédération nationale des étudiant(e)s en sciences infirmières (Fnesi) est très impliquée dans la réforme de la formation mais aussi dans la refonte du métier infirmier. Avec une vision, comme l’explique sa présidente Pauline Bourdin, très axée sur les compétences, et très peu sur la défense des actes. Explications.
« La Fnesi souhaite que la profession soit majoritairement définie par des compétences, affirme, en préambule, Pauline Bourdin, Présidente de la Fnesi. Quitte à revoir les modes de rémunération. »
Décret de compétences
Les étudiants infirmiers sont donc « très favorables » au passage d’un décret d’actes à un décret de compétences. « Tout d’abord parce qu’il y a une sorte de hiatus entre notre formation qui est déclinée par compétences et le métier qui s’exerce par actes, justifie Pauline Bourdin. Nous souhaitons donc que les compétences de la profession soient reconnues en tant que telles, d’autant qu’actuellement, certaines ne sont pas du tout reconnues en termes de financement, en particulier celles qui ont trait à l’aspect relationnel, lequel est essentiel pour instaurer une relation de confiance avec le patient. »
Et partage avec d’autres professions
La présidente de la Fnesi va plus loin : « Par ailleurs, nous pensons qu’il y a des compétences que nous pourrions davantage partager avec d’autres professionnels de santé dans l’intérêt du parcours de santé du patient. » Vraiment ? « Tout dépend, précise-t-elle, comment les choses seront mises en place, de quels actes il s’agira, des formations obligatoires qui seront déployées etc. Notre profession est en train de se développer avec l’attribution de nouvelles compétences. Or, on ne peut pas évoluer et ne pas vouloir que les autres professions en fassent de même. »
Cette vision est cohérente et compréhensible de la part d’un syndicat d’étudiants infirmiers dont la vision du métier est encore très influencée par l’exercice à l’hôpital. Pour sa part, la FNI défend une position plus en adéquation avec l’exercice libéral. A savoir que le décret de compétences doit être complété et consolidé par des arrêtés d’actes qui continuent à définir strictement les actes réservés aux Idel. L’enjeu est ici de trouver un équilibre entre évolution du métier, fluidification des parcours de soins des patients et défenses des intérêts des infirmiers libéraux.
Voire l’intégralité de l’interview de Pauline Bourdin dans le numéro 520 de février 2024 d’Avenir & Santé (en cours de diffusion).