Face à une inflation galopante qui impacte l’ensemble des professions libérales de santé, l’Assurance maladie semble plus encline à revaloriser les actes médicaux que les actes infirmiers. Un « deux poids, deux mesures » que la FNI dénonce.
L’Assurance maladie accorderait-elle plus de valeur à un acte médical qu’à un acte infirmier ? C’est en tout cas la conclusion que la FNI peut tirer à l’issue de la dernière séance de négociations conventionnelles entre les médecins et l’Assurance maladie. Le directeur de la Cnam, Thomas Fatôme, a estimé en effet « normal » de faire évoluer la valeur des actes de consultation médicale au regard de l’inflation. Pour rappel, les médecins sont en passe d’obtenir une augmentation significative de la valeur de l’acte (1,50 € déjà en vigueur via le règlement arbitral et 3,50 € supplémentaires en cours de négociation).
A l’inverse, les IDEL subissent un blocage de la lettre clé AMI depuis 2009 et ont financé l’inflation sur leurs fonds propres ! Elles n’ont obtenu en compensation de l’inflation qu’une revalorisation de +25cts sur l’indemnité forfaitaire de déplacement pour solde de tout compte. Rappelons que les IDEL sont très impactées par la flambée des coûts, en particulier des carburants, car elles utilisent leurs véhicules pour 98% de leur activité. Cela pèse directement sur leur pouvoir d’achat.
La FNI est choquée par cette lecture variable de l’Assurance maladie. Que l’on soit médecin ou IDEL, la compensation de la valeur des actes au regard de l’inflation se doit d’être équivalente. D’autant que la Stratégie nationale de santé fait la promotion de l’approche domiciliaire pour répondre aux défis du système de santé (prévalence des maladies chroniques, vieillissement démographiques,…). L’attractivité de l’ensemble des métiers libéraux en ville est un enjeu important, pas seulement celle des médecins généralistes.
La communication orchestrée par la FNI a poussé le directeur général de la CNAM, Thomas Fatôme à contacter la FNI le 13 février dernier. Elle lui a ainsi fait part de ses inquiétudes et a demandé l’ouverture de nouvelles négociations conventionnelles. Celles-ci devront avoir pour objectif de sortir du deal prix/volume imposé par la Cnam depuis des années et qui a montré ses limites. La FNI pense qu’une redistribution plus équitable des ressources est possible. Cette demande d’ouverture de nouvelles négos a été faite également auprès du nouveau ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, à l’occasion d’une entrevue le 20 février dernier.