Mal préparée, la France l’était sans conteste. Depuis, c’est le règne de la débrouille et du système D qui s’est mis en place, chacun espérant que cela nous permette de tenir. En espérant que cela suffise.
Très vite, devant le problème de pénuries de masques et de protections absolument nécessaires aux infirmiers libéraux pour leur permettre de continuer à se rendre à domicile pour assurer la continuité des soins, il a fallu imaginer une autre solution que d’attendre la distribution des 18 masques par semaine par les pharmaciens d’officines… quand ils en avaient. La FNI, via une proposition faite par un Rotary club de Seine et Marne (77), a très vite fait un appel aux entreprises qui avait des réserves pour qu’elles les mettent à disposition des soignants via un dépôt dans les cabinets infirmiers ou dans un laboratoire de biologie médicale partenaire (via le Syndicat Des Biologistes). Cet appel a créé un élan et la FNI a pu récupérer et redistribuer plusieurs milliers de masques, au-delà de la procédure mise en place. Très vite, les choses se sont organisées naturellement au niveau local, en proximité.
Bref, le système D a pris le dessus. Comme ce fut le cas, en fait, sur tout le territoire et pour tous les acteurs. Les quatre industriels producteurs habituels de masques chirurgicaux et FFP2 français ont augmenté et continuent d’augmenter de façon exponentielle leur capacité de production, suivis par d’autres industriels du dispositif médical. Malgré cela, le rythme ne suit pas les besoins des personnels soignants, à l’hôpital comme en ville. Outre des commandes massives de matériels faites à la Chine, la France a fait un appel à ses industriels pour qu’ils reconvertissent leurs usines. La pénurie va toutefois durer dans le temps. D’où l’avènement des masques dits « alternatifs » qui ont au moins la vertu d’augmenter les chances de réserver les masques chirurgicaux et FFP2 aux soignants et aux malades.
Les Idel doivent donc avoir conscience que la pénurie va perdurer. Ces matériels vont rester une denrée rare encore de longues semaines. Il faut donc être précautionneux et économes et les utiliser pour ce qu’ils sont.
Il y a masque et masque
Système D ou pas, il est nécessaire de rappeler qu’il y a masque et masque. Ainsi, rappelons les éléments d’informations de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).
Les types de masques
Il existe 2 types de masques :
- les masques de protection respiratoire (type FFP2 …) pour la protection du porteur. Ce sont des équipements de protection individuelle (EPI) et ils relèvent de la compétence du ministère du Travail,
- les masques chirurgicaux (masques médicaux) pour la protection de l’environnement du porteur. Ce sont des dispositifs médicaux et ils relèvent de la compétence de l’ANSM.
Les usages
Pour se protéger d’une infection, le porteur du masque doit utiliser un EPI (masques de type FFP 1, 2 ou 3 en fonction du niveau de filtration souhaité).
Le masque chirurgical est destiné à éviter, lors de l’expiration du porteur la projection de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive pouvant contenir des agents infectieux transmissibles par voie « gouttelettes » ou « aérienne » :
- hors cadre pandémique, il est porté habituellement par le soignant pour prévenir la contamination du patient et de son environnement (air, surface, produits) ;
- il peut être porté selon les recommandations nationales par un patient contagieux, particulièrement en cas de pandémie de grippe, pour prévenir la contamination de son entourage et de son environnement.