La FNI, qui combat les tentatives de financiarisation du système de santé, s’inquiète des vents contraires qui soufflent à ce sujet au sein du Gouvernement et de la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam). Le syndicat estime nécessaire une clarification des intentions des pouvoirs publics.
La lutte contre la financiarisation du système de santé nécessite une vigilance de chaque instant. La FNI, qui combat les tentatives de financiarisation des soins infirmiers, est attentive à toutes les formes d’atteinte au système de santé et a repéré, en cette rentrée, des signaux inquiétants.
Alors que la Cnam pointait, dans son rapport Charges et produits publié au mois de juillet, les « risques bien identifiés » de la financiarisation dans le secteur de la santé (réduction de l’accès aux soins, dégradation de la qualité,…), un arrêté du 31 août dernier publié au Journal Officiel vient remettre en cause cette volonté de lutter contre les dérives financières.
Cet arrêté modifie le cahier des charges de l’expérimentation « PRIMORDIAL – Les soins primaires c’est primordial », menée par le groupe privé Ramsay depuis 2020, et l’intègre au projet de paiement à la capitation PEPS (Paiement en équipe de professionnels de santé en ville), lancé en 2019 par le Gouvernement. Une dérive que la FNI dénonce fermement.
D’une part, la publication de cet arrêté prouve une fois de plus que le modèle du paiement par équipe (ou à la capitation) et l’abandon du paiement à l’acte, sont bien en marche. D’autre part, cette initiative montre que le Gouvernement ne ferme pas la porte à l’intégration d’acteurs privés ayant des ambitions fortes de rentabilité, à des expérimentations menées par les pouvoirs publics, malgré les recommandations contraires de la Cnam. Un paradoxe lorsqu’on sait que le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, stigmatise systématiquement les dérives de la financiarisation. La question de la lutte contre la financiarisation ne semble ainsi pas tranchée entre Gouvernement et Assurance maladie
La FNI reste extrêmement attentive à l’évolution de cette question centrale pour l’avenir du système de santé et enjoint les pouvoirs publics à clarifier leur position sur ce dossier.