Le gouvernement ne semble pas tenir compte de la leçon des gilets jaunes. En effet, le 19 novembre dernier, Agnès Buzyn a tenu une grand-messe de lancement du déploiement de la stratégie « Ma Santé 2022 ». Étaient invités les représentants des patients et des professionnels de santé. Cela s’annonçait ennuyeux comme un jour d’automne sans fin… jusqu’au moment le calendrier de la loi Santé 2019 a été annoncé. Le gouvernement veut présenter le texte à l’Assemblée nationale en mars 2019 pour une adoption avant l’été.
Ce qui signifie, comme l’explique la DGOS, qu’il faut une transmission du texte au Conseil d’État d’ici la fin décembre 2018. Autant dire que la concertation va être express. Si ce n’est pas un passage en force, cela y ressemble beaucoup. L’impression est d’autant plus désagréable qu’en parallèle, la ministre a lancé dix chantiers devant traiter au moins les 70 sujets mentionnés dans le plan. Cela va générer des dizaines de réunions… visiblement faites pour « occuper » les représentants des professions de santé pendant que la loi sera bouclée sans eux.
Le texte est en effet très probablement déjà écrit et il ne sera plus modifiable dans quelques jours. Quatre sujets, jugés prioritaires par le Gouvernement, devraient en constituer le socle : le développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et la création des premiers assistants médicaux ; la création de 400 postes de médecins généralistes à exercice partagé ville-hôpital ou salariés en zone sous-dense ; la définition du modèle des hôpitaux de proximité ; et enfin, la réforme des études de santé.
Les Idel sont a minima concernés par les deux premières thématiques (CPTS et assistant médical). D’ailleurs des premières mesures ont d’ores et déjà été introduites dans le texte du PLFSS pour 2019 en cours de discussion au Parlement.