2021 et 2022 seront deux années de profond changement du système numérique en santé officiel. Entre autres chantiers, celui de la création de « Mon espace santé » entre dans une phase concrète cet été. L’arrêt de la possibilité de création de DMP par les Idel entre dans ce cadre. Explications.
Stop and go (automatique)
Au 31 janvier 2021, 9,87 millions de DMP étaient créés. Pour le ministère de la Santé et sa délégation au numérique en Santé, piloté par Dominique Pon, il n’est pas question d’arrêter, mais au contraire de continuer le déploiement du DMP tout en mettant en œuvre les actions pour qu’ils soient réellement utilisés.
Et le DMP va évoluer sur deux points importants :
- Il va être intégré à « Mon espace santé » qui est en cours de lancement (de juillet à décembre 2021 en test dans quelques régions, puis sur tout le territoire en 2022) ;
- Il n’y aura plus besoin de le créer : tous les français vont se voir automatiquement ouvrir un DMP en même temps qu’un compte dans « Mon espace santé ».
Pour réaliser cette bascule, un temps de transition est nécessaire. Il commence le 1er juillet, date à partir de laquelle il ne sera donc plus possible de créer de nouveaux DMP sur le site https://www.dmp.fr/, que ce soient les professionnels de santé ou les accueils des CPAM.
Les anciens DMP conservés
Information importante pour vos patients : tous ceux qui disposent déjà d’un DMP le conservent. Ils le retrouveront lors de l’activation de leur compte « Mon espace santé ».
D’autre part, leur compte « Mon espace santé » leur donnera accès à une messagerie sécurisée avec laquelle ils pourront communiquer avec leurs professionnels de santé, un agenda santé mais aussi tout un catalogue d’applications, proposées par des éditeurs privés, référencées et « labellisées » par l’État, et qu’ils pourront utiliser ou non.
Une série de nouveautés
Pour rappel, la création de « Mon espace santé » fait partie des dossiers lancés dans le cadre de la stratégie numérique en santé dont le tempo a été accéléré depuis le Ségur de la santé de juillet dernier. Citons parmi les sujets en cours, l’INS (Identité Nationale de Santé), la généralisation du RPPS, la création de e-CPS et Pro Santé Connect, la généralisation des messageries sécurisées et leur intégration (obligatoire pour les éditeurs qui veulent continuer à être labellisé) aux logiciels métiers, tout comme l’intégration dans ces mêmes logiciels métiers du module d’accès aux DMP (pour ne plus avoir à passer par un navigateur web ou un logiciel spécifique), etc.
Reste à ce que ce programme ambitieux et volontariste, qui semble s’appliquer selon l’ordre de marche annoncé jusqu’ici, débouche sur un écosystème numérique efficace, réellement utilisé par les professionnels de santé et les patients. Rendez-vous dans quelques mois pour les premières tendances.