Une réforme peut en cacher une autre. Alors que la réforme des retraites monopolise les feux de l’actualité, une autre est sur les rails pour 2020 : celle de la dépendance. L’objectif affiché par le gouvernement est de développer le maintien à domicile. Un dossier stratégique à suivre de près pour la FNI.
Initialement prévue pour l’automne 2019, la réforme de la dépendance, promise dès 2018 par le président de la République, devrait trouver une traduction concrète d’ici l’été 2020. « Le grand âge sera une priorité pour 2020 » a indiqué la ministre de la Santé devant la presse le 28 janvier dernier.
Le projet de loi sera présenté « à l’été » après une concertation avec les acteurs du secteur. La Ministre a sur son bureau les trois rapports préparatoires qu’elle avait commandés : celui de Dominique Libault sur la politique du grand âge ; celui de Myriam El Khomri sur les métiers et, enfin, le rapport sur la discrimination liée à l’âge de la députée LREM Audrey Dufeu-Schubert. Reste l’épineuse question du financement de la réforme, qui ne semble toujours pas réglée. Le Gouvernement est à la recherche de « quelques milliards » pour construire son projet.
Sur le fond, que contiendra le futur projet de loi ? Le Gouvernement se donne comme objectif de faire de l’entrée en EHPAD une exception réservée aux patients les plus dépendants. Le maintien à domicile devrait donc constituer le noyau dur de la future réforme. Dans un contexte où la démographie médicale est, de l’aveu même de la Ministre, « catastrophique », les IDEL devraient y jouer un rôle clé. Pour autant, la FNI restera très vigilante car le Gouvernement, qui s’approche inexorablement de la fin du quinquennat, aura à cœur de satisfaire un large nombre d’acteurs associatifs et économiques, comme les prestataires de services, mais aussi les aides-soignantes dont il envisage d’expérimenter l’exercice dans un cadre libéral.
Les récentes avancées conventionnelles avec la mise en œuvre du BSI, mais aussi les nouvelles possibilités ouvertes par la loi avec la possibilité, pour les infirmiers, de prescrire et d’adapter des posologies dans un cadre protocolisé pour certains traitements, s’inscrivent dans le cadre de la prise en charge de la dépendance et permettent déjà d’anticiper la réforme à venir.
La FNI compte faire entendre la voix des IDEL dans la concertation qui s’ouvrira prochainement en prélude de la rédaction de la future loi afin de défendre les intérêts de la profession, mais aussi de construire des évolutions nouvelles permettant de conquérir davantage d’autonomie et de reconnaissance. Les IDEL sont les acteurs clés et incontournables du maintien à domicile, tant dans les prises en charge que dans la prévention, et tout particulièrement la prévention des hospitalisations.