Dans une interview exclusive au magazine Avenir & Santé, le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, fait part de sa volonté d’aller plus loin dans l’évolution des compétences infirmières et détaille la feuille de route de l’Assurance maladie pour 2025.
Malgré une situation politique au point mort, marquée par une Assemblée Nationale dissoute puis morcelée, la FNI continue de travailler avec la Caisse nationale d’Assurance maladie sur les différents chantiers relatifs à l’évolution de la profession. L’objectif ? Ouvrir des perspectives sur le métier d’infirmier libéral et préparer les prochaines négociations conventionnelles, qui devraient arriver avant la fin de l’année 2024, et porter notamment sur le statut d’infirmier référent.
Le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, a accepté de faire le point sur ces différents chantiers dans une interview exclusive accordée à Avenir & Santé, le magazine de la FNI. Il y renouvelle sa volonté d’avancer sur le chantier de l’évolution des compétences infirmières et trace les orientations de l’Assurance maladie pour les mois à venir. Il y rappelle aussi certaines orientations issues du rapport Charges et produits, qui définit chaque année un plan de maîtrise des dépenses, et dont les propositions sont reprises dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Ce qu’il faut retenir de l’interview de Thomas Fatôme :
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Nous souhaitons continuer à faire évoluer les compétences de la profession infirmière.
Le directeur de la Cnam estime que la profession infirmière a la capacité de répondre au vieillissement de la population et à l’augmentation des maladies chroniques. Il souhaite que « les infirmiers puissent davantage être des acteurs du dépistage organisé des cancers, notamment pour ce qui a trait à la délivrance du kit utilisé pour le dépistage du cancer colorectal ».
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Nous avons structuré nos travaux autour de quatre sujets : les indus, le bilan de soins infirmiers (BSI), la transformation du métier d’infirmier et enfin, la sobriété et la lutte contre le gaspillage.
Thomas Fatôme rappelle les thématiques des groupes de travail engagés auxquels la FNI participe. Un premier point d’étape a eu lieu le 10 juillet.
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Concernant les indus, nous allons tout d’abord sortir, en septembre, une circulaire qui permettra de préciser et de clarifier le plus possible ce qui donne lieu à des points d’achoppement et à des divergences d’interprétation dans la nomenclature.
Le directeur de la Cnam promet des notifications d’indus « suffisamment claires et compréhensibles et que leur éventuelle récupération ne se fasse qu’une fois que le professionnel a véritablement été en mesure de s’expliquer et de se défendre ». Il promet également des discussions conventionnelles relatives à la clarification des nomenclatures de perfusion avec un cadre « plus transparent ».
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Nous sommes d’accord, par exemple, pour réinterroger les règles de cumul entre le BSI et certains actes.
Pour rappel, la FNI demande une revalorisation du BSI, notamment en externalisant, à des fins de facturation, certains actes inhérents aux prises en charge les plus lourdes.
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Nous sommes prêts à avancer sur le dossier de la transformation des métiers.
Thomas Fatôme précise toutefois que l’Assurance maladie ne pourra déployer ses idées en la matière que lorsqu’un cadre législatif et réglementaire aura été formalisé.
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Nous proposons de miser sur la compétence des infirmiers libéraux en matière de prise en charge des plaies et de gestion des pansements pour lutter contre le gaspillage.
En matière de sobriété et de transition écologique, l’Assurance maladie souhaite mobiliser les IDEL pour réduire la facture actuelle de près d’un milliard d’euros dépensés pour la gestion des pansements. La piste envisagée : « dès lors que les médecins auront prescrit lesdits pansements, le pharmacien ne pourra les délivrer que pour sept jours. Au bout de ce délai, l’IDEL interviendra pour déterminer s’il y a encore besoin de pansements et si ceux-ci sont bien adaptés ».
Lire l’intégralité de l’interview dans le prochain numéro d’Avenir & Santé