L’auto-administration des médicaments au cours d’une hospitalisation à domicile (HAD) est désormais une pratique légale. La FNI s’inquiète toutefois de cet assouplissement de la réglementation vis-à-vis de la sécurité des soins.
Un arrêté publié au Journal officiel (JO) le 10 octobre dernier vient légaliser la pratique de l’auto-administration des médicaments dans le cadre de l’Hospitalisation à domicile (HAD). La Haute autorité de santé (HAS) a en effet formulé de nouvelles recommandations en la matière, sur saisine du ministère de la Santé. L’arrêté précise que l’ « acte d’administration proprement dit de médicaments prescrits au cours de l’hospitalisation peut être effectué par le patient lui-même s’il le souhaite », « sous réserve de l’accord du médecin ».
« Cet acte est mis en œuvre par le patient, accompagné le cas échéant par les membres de l’équipe de soins prenant en charge ce dernier, conformément aux recommandations susvisées formulées par la HAS », précise encore le texte. L’acte d’auto-administration serait enregistré à posteriori. Si la HAS précisait, dans la note de cadrage, que cette démarche s’inscrit comme une réponse à l’engagement du patient dans ses soins, pour maintenir voire renforcer la capacité des personnes à gérer leurs symptômes et traitements, la FNI alerte sur les dangers d’une telle modification de la réglementation. Celle-ci pose tout d’abord la question de la place des professionnels de santé libéraux dans l’observance. Pour rappel, les IDEL sont les mieux placés pour accompagner les patients à domicile dans la prise en charge de leur traitement. Or, leur rôle ici n’est pas précisé tout comme la problématique de la responsabilité en cas de mauvaise prise médicamenteuse en auto-administration.