De nombreuses infirmières libérales constatent un glissement de leur patientèle éligible vers l’officine alors qu’elles ont effectué tout le travail de prévention en amont. Ce transfert pourrait être limité en leur permettant de coter les prescriptions de vaccination et en ouvrant la possibilité de stockage des doses au cabinet.
La FNI a sondé les IDEL sur ce qui freine le déploiement de la vaccination dans les cabinets infirmiers. En premier lieu, de nombreuses interrogées déplorent que beaucoup de patients orientés vers la pharmacie afin de récupérer leurs doses de vaccins étaient finalement vaccinés à l’officine et ne repassent pas par l’IDEL.
Aussi, l’infirmière mobilise de son temps pour réaliser la prévention à la vaccination et l’acte de prescription auprès de sa patientèle, parfois sans contrepartie puisqu’elle ne réalise finalement pas l’injection. En effet, il n’existe pas de tarif spécifique à la cotation d’un acte de prescription isolé. Pour l’infirmière, cela revient dans la plupart des cas à travailler gratuitement.
L’enquête de la FNI montre que seulement 11,8% des patients reviendraient auprès de l’IDEL, après la délivrance de la dose en pharmacie, lorsqu’il a sollicité une vaccination. Dans 70,1%, les IDEL estiment que les patients reçoivent la dose « parfois à l’officine » et 18,1% sont « systématiquement » vaccinés à la pharmacie, ce qui prive l’IDEL de sa rémunération dans de nombreux cas.
Pour remédier à cette situation, qui n’est pas acceptable pour la profession et permettre à plus de patients d’être vaccinés par l’infirmière libérale, tout en valorisant l’acte de vaccination par l’infirmière libérale, la FNI défend 2 leviers :
· La création d’une cotation spécifique permettant d’isoler et de rémunérer l’acte de prescription de la vaccination par l’IDEL, qui permettra de valoriser le travail de prévention réalisé par l’IDEL en amont de l’injection ;
· La possibilité de disposer d’un stock de doses de vaccin au cabinet infirmier – ce serait la solution pour près de 9 IDEL sur 10 interrogées dans l’enquête FNI – afin de permettre aux patients d’être directement vaccinés par l’IDEL. La fuite de patients vers l’officine, qui est aujourd’hui le passage obligatoire pour la délivrance des doses, serait ainsi limitée et les parcours patients fluidifiés afin d’améliorer la couverture vaccinale..
La FNI est mobilisée auprès du ministère pour porter ces demandes et mieux reconnaître le rôle de prévention des IDEL, dans la vaccination et plus largement.