Le 16 octobre dernier, la prise en charge des patients a officiellement changé d’ère. À l’occasion du NPIS Summit 2024, qui a rassemblé les acteurs de la prévention, du soin et de l’accompagnement en santé, la société savante internationale Non-Pharmacological Intervention Society (NPIS) a présenté le Référentiel des interventions non médicamenteuses (INM) et les premiers protocoles. Une base scientifique qui doit permettre à des professions comme la nôtre de faire reconnaître la valeur médicale d’interventions jusqu’ici non valorisées.
Les interventions non médicamenteuses (INM), c’est quoi ?
Petit à petit, depuis 2003, de nombreuses organisations officielles (OMS, HAS, CNSA, CNAM, etc.) ont reconnu l’existence et l’importance des interventions non médicamenteuses dans la prise en charge des patients et en ont donné une définition large : peuvent être qualifiées d’interventions non médicamenteuses (INM) des services personnalisés par des professionnels et ciblés sur un problème de santé reconnu par la médecine occidentale. Il s’agit concrètement, par exemple, de protocoles de kinésithérapie, d’ergothérapie, de sport santé, de nutrition, de psychothérapie, d’éducation thérapeutique, etc.
La nécessité d’une base scientifique
Problème : jusqu’ici, il manquait un référentiel scientifiquement reconnu d’évaluation des INM afin de valider et sécuriser des pratiques immatérielles ciblées de prévention, de soins et d’aide à l’autonomie. Cette absence de cadre scientifique freinait également leur valorisation. Pire, cela laissait libre champ à leurs détracteurs, qui prenaient un malin plaisir à les assimiler à des pratiques parallèles, ésotériques… en tout cas inutiles.
C’est pourquoi la société savante internationale française Non-Pharmacological Intervention Society (NPIS) a co-construit, avec le soutien de l’INSERM, sur la base d’un travail préliminaire de dix années au sein d’une plateforme universitaire collaborative, une définition des INM permettant de :
- clarifier le périmètre de ces solutions de santé ;
- approfondir le cadre consensuel d’évaluation et améliorer ainsi la qualité des études ;
- consolider les connaissances scientifiques et faciliter la mise en œuvre.
Désormais, une INM correspond à un « protocole de prévention santé ou de soin efficace, personnalisé, non invasif, référencé et encadré par un professionnel qualifié » (NPIS, 2023). Une INM a un domaine prédominant d’action : corporel, nutritionnel ou psychosocial. Et les INM dispose d’un cadre d’évaluation consensuel appelé NPIS Model,
Un nouvel arsenal thérapeutique pour les Idel
C’est ce cadre scientifique et les premiers référentiels qui ont été présentés le 16 octobre dernier. La FNI était présente au NPIS Summit, et Daniel Guillerm a pu s’y exprimer : « De par les spécificités de notre exercice, notre investissement dans l’éducation thérapeutique, notre implication dans la prévention, nous aurons demain un rôle prééminent dans la diffusion de protocoles nutritionnels, psychosociaux et corporels centrés sur la personne et administrés par des professionnels de santé ». Et de considérer que « dans un système qui mute, c’est notre faculté d’adaptation qui nous permettra de faire face aux défis à relever : la FNI s’impliquera dans la défense de cette nouvelle chaîne de valeurs pour la Santé. »