Le décret d’application pour le statut d’infirmier référent est attendu d’ici la fin du mois, un aboutissement salué par la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Cependant, cette avancée n’est qu’un premier pas vers une reconnaissance et une transformation complète de la profession dans une loi infirmière.
La parution imminente du décret d’application pour la création du statut d’infirmier référent est accueillie avec prudence par la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Cette mesure, très attendue, marque une étape décisive dans la reconnaissance et l’émancipation de la profession infirmière. Bien que la FNI salue cette avancée obtenue après une décennie de lutte, elle continue d’appeler à la mise en place d’une loi infirmière globale, promise par le Gouvernement.
Le 12 mai, lors de la Journée internationale des infirmières, Frédéric Valletoux, Ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, a redit sa « détermination à engager au plus vite la refonte de ce métier pour une plus grande reconnaissance de leurs compétences ». Cette déclaration, bien que positive, a laissé un goût d’inachevé pour une profession qui attendait des annonces concrètes après plus d’un an de travaux de refonte.
La FNI, de son côté, reste vigilante. Elle attend la loi infirmière promise par l’ancien ministre de la Santé François Braun et confirmée par Agnès Firmin Le Bodo en décembre dernier, venue s’exprimer devant les cadres du syndicat. Le 13 mai, l’annonce du ministère de la Santé de publier le décret infirmier référent avant la fin du mois a été un soulagement partiel. Cette mesure, incluse dans la Loi Valletoux du 27 décembre 2023, grâce à la mobilisation de la FNI, est une première étape. Elle ancre le principe d’équipe de soins traitante de référence, ou triptyque socle de la coordination clinique de proximité composé du médecin, de l’infirmier et du pharmacien.
Les batailles menées par la FNI pour l’émancipation de la profession ont déjà abouti ou sont en voie de l’être, comme le suivi des patients chroniques stabilisés par les IPA, la future consultation infirmière, la prescription des vaccins et la prise en charge de la dépendance avec le BSI. Malgré ces avancées, la FNI regrette le temps précieux perdu en hésitations politiques face aux conservatismes médicaux, alors que s’avance le tsunami du grand âge.
Alors, oui ça bouge, mais pas assez vite. Il ne faut pas oublier que les revendications des IDEL ont pour finalité première d’améliorer l’accès aux soins, la qualité et la rapidité des prises en charge pour des patients fragiles et démunis face à la désertification médicale. Et pour cela de mettre en place une organisation capable de répondre aux défis posés à notre système de santé par le vieillissement de la population. La FNI reste pleinement mobilisée et presse le Gouvernement d’accélérer la pleine reconnaissance de la profession à travers le projet de loi tant attendu.