Dans le prolongement des déclarations du ministre de la Santé en faveur de la profession infirmière, Frédéric Valletoux, l’Assurance Maladie a lancé une série de groupes de travail centrés sur des thématiques cruciales comme la gestion des indus, l’avenir du métier, mais renvoyant à la fin de l’année les négociations tarifaires. Retour sur la réunion de cadrage et de lancement des travaux.
L’Assurance Maladie a entamé une série de discussions bilatérales avec chaque syndicat d’infirmiers libéraux (IDEL), débouchant sur la création de groupes de travail axés sur quatre grandes thématiques. Ce nouveau cycle de travail, s’étalant sur plusieurs semaines, vise à améliorer la pratique quotidienne et les conditions de travail des IDEL et leur impact sur l’organisation des soins.
Pour la FNI, dont le travail de fond a permis d’ouvrir ces perspectives, ces travaux étaient rendus urgents alors qu’un malaise profond grandit au sein de la profession. Après des années difficiles marquées par la pandémie et l’augmentation des coûts de fonctionnement comme le carburant, la profession se retrouve plus que jamais en première ligne pour répondre aux besoins de patients dans un contexte de désertification médicale et d’accroissement des besoins de soins. C’est pourquoi, la FNI réclame l’ouverture de négociations tarifaires en parallèle des groupes de travail de la CNAM.
Le premier syndicat infirmier propose de trouver des moyens de financer ces revalorisations par des économies dans d’autres domaines, notamment en réduisant le gaspillage lié aux dispositifs médicaux et en améliorant l’observance thérapeutique. Dès 2017, la FNI avait lancé un grand concours photos sur les pharmacies domestiques… Les gisements d’économies sont nombreux.
Mener de front des réformes structurelles et tarifaires est le moyen le plus efficace pour dégager les marges de manœuvres nécessaires au financement d’une augmentation des tarifs infirmiers.
La CNAM, pour sa part, renvoie les discussions sur les tarifs à la fin de l’année, repoussant ainsi au 2ème semestre 2026 l’application des revalorisations. C’est beaucoup trop loin pour la FNI qui ne désarme pas et va continuer d’agir pour renverser la donne.
Pour l’heure, 6 groupes de travail entre la CNAM et les syndicats, ont été mis en place pour traiter 4 grands sujets :
· Le premier concerne la limitation des indus où il sera question de clarifier et harmoniser les processus de facturation pour éviter les erreurs et les fraudes. Un référentiel partagé sur les règles de cotations sera établi, aidant ainsi les infirmiers à naviguer plus aisément dans les méandres administratifs. Une attention particulière sera également accordée à l’outil de cotation en ligne pour garantir son efficacité et sa conformité. L’objectif est de mettre un terme aux indus liés à des erreurs de cotation. Le FNI fera en sorte que le sujet des prescriptions d’actes infirmiers erronés ou mal rédigés par les médecins soit traité.
· Le deuxième thème aborde le Bilan de Santé Infirmier (BSI) et la prise en charge des patients lourds. Un bilan financier et opérationnel du déploiement du BSI, ainsi qu’une étude approfondie sur la prise en charge des cas les plus exigeants seront réalisés. La FNI veillera à ce que les évolutions attendues permettent une rémunération plus équitable et adaptée du travail fourni par les IDEL.
· Le troisième sur les perspectives du métier infirmier traitera de l’introduction de l’infirmier référent, des soins non programmés, et d’autres évolutions potentielles qui renforceront le rôle central des IDEL dans le parcours de soins des patients. La FNI qui est à l’origine de l’ensemble de ces évolutions sera très exigeante pour qu’ils soient mis en œuvre rapidement dans les meilleures conditions.
· Enfin, un groupe de travail se concentrera sur la pertinence et la sobriété des soins, en particulier la réduction du gaspillage des matériaux médicaux. Il s’attellera à la durabilité des pratiques, sujet devenu crucial dans le contexte écologique actuel. La FNI qui, la toute première, photos à l’appui, avait dénoncé l’énorme volume de médicaments inutilisés stockés par les patients, soutiendra les initiatives de lutte contre le gaspillage.
Le temps presse pour ces groupes de travail qui disposeront de trois mois pour remettre leurs copies, soit juste avant la trêve estivale et juste à temps pour les arbitrages budgétaires du PLFSS.
