Mercredi 18 mai, la FNI a été auditionnée avec les autres syndicats infirmiers par la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MECSS). Cette institution, chargée de s’assurer du meilleur rapport coût efficacité des dépenses de la sécurité sociale, se penche enfin sur l’hospitalisation à domicile. Assisterait-on à une prise de conscience de nos décideurs ?
Tous les IDEL sont confrontés au fait que certaines de leurs prises en charge sont récupérées par l’HAD alors même que ce sont, soit des prises en charge légères qui ne se substituent pas à une hospitalisation soit des sorties d’hospitalisation, conditionnées à une prise en charge en HAD. De plus en plus, a exposé le président de la FNI, Philippe Tisserand, les IDEL ont l’impression que les critères d’inclusion en HAD rejoignent notre nomenclature des actes professionnels, comme par exemple dans le cas des pansements complexes.
Reste que le gouvernement continue de vouloir imposer un rythme important de développement à l’HAD. Donc encore faut-il que nos décideurs prennent conscience du problème et des conséquences économiques pour changer d’orientation. Il est heureux que la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MECSS) se penche sur cette question. Lors de l’audition des syndicats infirmiers le 18 mai dernier, la FNI s’est employée à apporter des informations à la fois précises et circonstanciées pour qu’enfin ce soit les critères coûts/efficacité qui président à l’orientation vers tel ou tel type de prise en charge dans le respect du libre choix du patient. A ce titre, le président de la FNI a invité les parlementaires à découvrir l’étude médico-économique réalisée à la demande de la FNI et du Synalam auprès du cabinet JALMA en 2011 et qui avait démontré qu’en matière de prise en charge complexe (perfusion en chimiothérapie), la prise en charge libérale coûte à la société 60% moins cher que l’hôpital de jour et 40% moins cher que l’HAD en coût global.
Les choses changent. Preuve en est cette intervention de la député Joëlle Huillier, rapporteur de la MECSS, qui a pu entendre par ailleurs les retours unanimes des infirmiers de terrain. « Si l’on dit toujours que le médecin traitent est le pivot de l’hospitalisation à domicile”, s’exprime-t-elle, “bien souvent, nous avons pu constater que c’est l’infirmier libéral qui est le pivot et assure réellement cette coordination. »
Comment faire alors pour répondre à cette difficulté d’anticiper la sortie de l’hôpital et d’améliorer la coordination que l’HAD assure lorsqu’elle prend en charge un patient ? « Les propositions de solution, nous les avons », souligne le président de la FNI. “Pour qu’on écarte la difficulté de continuité des soins, d’anticipation des sorties d’hospitalisation, il suffit de donner à l’infirmière la légitimité d’assurer ce rôle de coordination en créant le statut d’infirmière référente en miroir de celui du médecin traitant.”