Le Président de France Assos Santé – qui représente les patients et les usagers du système de santé et défend leurs intérêts – dresse dans le numéro de juin d’Avenir & Santé, un panorama implacable d’un système de santé tellement délité qu’il est à bout de souffle.
Même si rien n’est (encore) définitivement perdu, il y a urgence à engager une révolution copernicienne car « depuis quarante ans, nous n’avons pas su prendre les bonnes décisions ». Aux yeux de Gérard Raymond, les Idel sont plus que jamais une partie de la solution.
Dans cet entretien, le Président de France Assos Santé insiste notamment sur le fait que « les infirmiers libéraux cochent toutes les cases. Ils sont dans tous les territoires, ils sont sur le terrain, ils voient les gens à leur domicile. C’est aller vers qu’il faut aller. Ce qui implique que dans le cadre des équipes de professionnels de santé, sur un territoire, on délègue aux uns et aux autres. Dans cette optique, les infirmiers libéraux figurent en bonne position. Ils ont un rôle éminemment important à jouer au sein de ces équipes tout comme les pharmaciens. Le but est de répondre aux besoins de la population et de faire en sorte que chacun y prenne sa part. » Et d’appeler, en filigrane, à une promotion d’ensemble de la profession : « Dans ce cadre, il va également falloir que les IPA montent en charge et que la profession infirmière, dans son ensemble, continue de monter en compétence car, encore une fois, elle a un rôle essentiel à jouer dans la mesure où elle est en contact permanent avec les personnes malades aussi bien pour procéder à des soins que pour les écouter. »
« On s’est trompé en voulant tout concentrer sur le médecin »
À ses yeux, la création du statut d’infirmier référent mais aussi de la mise en place de la consultation infirmière « vont dans le bon sens de même que la mise en place des IPA mais aussi, au demeurant, des Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). À ceci près qu’aujourd’hui, la concrétisation sur le terrain, c’est peanuts. Par exemple, des IPA, il n’y en a pratiquement pas, surtout en libéral. On ne peut que constater toute la difficulté que les professionnels ont à trouver des réponses auprès de l’organisme payeur qu’est l’Assurance-maladie. »
Sans oublier les médecins qui en prennent pour leur grade : « On s’est trompé, depuis des années, en voulant tout concentrer sur le médecin, lequel a été élevé au rang d’alpha et d’oméga du système. C’est lui le bon Dieu qui entérine ou pas, selon son envie, les délégations de tâches comme si les autres acteurs de la santé étaient des tâcherons. En poursuivant dans cette voie-là, on aura tout faux. » Vrai !