La chasse aux sorcières lancée par le gouvernement pour lutter contre les fraudes sociales prend une tournure toujours plus inquiétante pour les professionnels de santé. En témoigne une récente sortie du Premier ministre sur le sujet.
La FNI alerte le gouvernement et la Cnam depuis de nombreux mois, sur les conséquences délétères de la stratégie de gestion du risque de l’Assurance maladie, sur le quotidien des IDEL. Non seulement dans les faits, toute erreur est considérée comme une fraude par l’Assurance maladie et les pouvoirs publics, mais dans les discours aussi, la stigmatisation des professionnels de santé est sans limites.
La dernière prise de parole sur le sujet émane du Premier ministre lui-même, Gabriel Attal, qui à l’occasion du bilan du plan de lutte contre les fraudes le 20 mars dernier, n’a pas hésité à pointer du doigt la responsabilité des soignants dans la fraude. « En la matière, il faut accepter de briser un tabou (…) dans sept cas sur dix à l’initiative d’un professionnel de santé, par la surfacturation ou la facturation d’actes fictifs », a-t-il affirmé. Cette rhétorique donne une nouvelle fois le sentiment de la stigmatisation systématique des professionnels.
En ne distinguant pas les erreurs commises par certains soignants de bonne foi – notamment dans notre profession en raison d’une nomenclature plus que complexe – des cas de fraudes intentionnelles à grande échelle, le Premier ministre s’attaque à nous toutes et tous.
Si la FNI estime qu’il est sain que l’Assurance maladie améliore sa gestion des risques et lutte contre les abus et les fraudes, elle refuse une fois de plus l’amalgame entre erreur et fraude qui est trop souvent fait par les pouvoirs publics. Cette attitude nuit à l’ensemble des professionnels de santé et à l’attractivité de nos métiers. Elle ne fait qu’aggraver les tensions au sein d’une profession déjà légitimement en colère.
La FNI appelle le gouvernement à plus de mesure sur ce dossier et à cesser la dénonciation systématique des professionnels de santé.