Le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun a présenté, lundi 30 janvier, ses vœux aux soignants. Il a tracé à cette occasion une feuille de route pour rénover le système de santé qui a vocation à être déployée à l’échelle des départements via les CNR territoriaux.
Le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun et la ministre déléguée Agnès Firmin Le Bodo, chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, ont attendu les tous derniers jours de janvier pour présenter leurs vœux aux soignants. Lundi 30 janvier, ils ont tracé la feuille de route du gouvernement en matière de santé pour l’année à venir, dans la continuité des orientations formulées par le Président de la République début janvier, dans le cadre du Conseil national de la Refondation. Les deux ministres ont fixé 10 objectifs pour 2023.
- Garantir à tous les Français souffrant d’une affection de longue durée un accès à un médecin traitant.
- Redonner du temps médical et du temps soignant en ville et à l’hôpital.
- Assurer la continuité et la permanence des soins sur le territoire.
- Améliorer la qualité de vie à l’hôpital et stabiliser les équipes.
- Former plus de soignants, et « mieux ».
- Créer « un choc d’attractivité » dans les territoires et faciliter le quotidien des soignants.
- Tourner le dos à la logique comptable et « à une forme de rationnement des soins ».
- Garantir que la santé soit accessible à tous, quelles que soient leurs ressources.
- Assumer « une nouvelle ambition » sur la prévention.
- Investir la recherche et l’innovation.
François Braun a confirmé que les CNR territoriaux seront « la courroie de transmission » de cette feuille de route à l’échelle des départements.
Pour améliorer l’accès aux soins, le Gouvernement souhaite aller plus loin dans les « délégations ». Le ministre Braun a renouvelé son soutien à la proposition de loi de la députée Stéphanie Rist (Renaissance) sur l’accès direct aux paramédicaux. L’expérimentation de certificats de décès rédigés par des infirmiers est ainsi avancée et commencera dès la fin du premier trimestre 2023. Un nouvel objectif est également fixé : celui d’avoir 5000 infirmières en pratique avancée (IPA) en activité d’ici à fin 2024.
Si la FNI salue cette dynamique de nouvelle répartition des tâches, en pratique, le Gouvernement fait le pari de développer ces nouvelles prises en charge uniquement dans les structures d’exercice coordonné. L’impact systémique de ces mesures ne sera pas à la hauteur des enjeux pour la FNI. Concernant la formation de 5000 IPA, la FNI rappelle qu’aujourd’hui, la grande majorité des IPA formées travaillent en secteur hospitalier. L’impact de cette mesure en ville sera donc, lui aussi, modeste.
Au chapitre de la coordination, le ministre de la Santé a plaidé pour le développement des équipes traitantes autour du médecin traitant. Ce dernier reste donc le pivot de la coordination et la possibilité de financer un collectif de professionnels pour la coordination sera intégrée dans le PLFSS 2024. En attendant, le fonds d’intervention régional (FIR) peut être utilisé. La FNI met un point de vigilance sur ces financements et sera attentive à leur mise en place si celles-ci sont uniquement négociées au niveau des médecins.
Enfin, il a été question de l’évolution du décret d’actes du métier d’infirmiers et de la réingénierie de la formation dont la concertation est promise par le ministre dès le mois de février. La publication du rapport IGAS sur l’évolution de la profession et de la formation infirmières permet aujourd’hui d’espérer des avancées sur ces sujets.
La FNI salue les portes ouvertes par les autorités sur le partage de compétence mais regrette que les mesures ne soient pas plus ambitieuses. Le système de santé a besoin de mesures d’ampleur pour résoudre les crises profondes qu’il traverse. Pour cela, il faudra passer au-dessus du corporatisme des médecins et faire confiance à l’ensemble des professionnels de santé libéraux.