Le 23 mars prochain c’est l’ouverture à la CNAM des négociations ACIP sur le financement de la coordination clinique de proximité autour du patient. Deux scénarii possibles : véritables négociations ou cours de claquettes ? Plusieurs éléments nous font pencher pour le second !

Aujourd’hui le financement quasi exclusif de la coordination clinique de proximité est fléché sur le financement des maisons de santé pluridisciplinaires organisées en Sociétés Interprofessionnelles de Soins Ambulatoires (SISA).

Une “négociation” entre la CNAM et l’Union Nationale des Professions de Santé (UNPS) va s’ouvrir le 23 mars avec un objectif, aboutir à un financement de la coordination clinique de proximité hors SISA.

La partie est loin d’être gagnée et deux éléments nous ramènent à cette réalité :

Le premier est l’absence de lettre de cadrage ministériel sur cette négociation ce qui augure de la limitation de la CNAM en termes de fléchage budgétaire… Le second réside dans les travaux préparatoires à cette séance de “négociations”, en effet après une présentation d’un bilan des expérimentations en région (Bilan 2016-2021) la CNAM propose de reconduire une période d’expérimentations en régions, une manière à peine voilée de reporter à la “Saint glin glin” toute velléité de financement d’équipes de soins primaires hors modèle promu par les autorités sanitaires.

Le temps sûrement de creuser un peu plus les iniquités de traitement selon que l’on exerce en SISA ou pas …Dans un tel contexte, comment s’étonner des difficultés de l’Assurance maladie à réunir les signatures nécessaires à la validation de l’ACI MSP ?

Une chose ne cesse de nous interroger : plus de 20 ans après l’émergence des MSP en France, moins de 20% de l’offre de soins sont intégrés en SISA. Malgré le temps (qui passe) et les taux (constatés) tout se déroule comme si la technostructure, sourde et aveugle, continue de se convaincre qu’hors SISA point de salut !

La Fédération Nationale des Infirmiers continue de penser que les MSP SISA sont une partie, mais une partie seulement de la solution. Les chiffres aujourd’hui démontrent clairement qu’elles ne constituent pas un levier suffisamment solide de la réorganisation des soins de ville.

Pendant ce temps, nous irons donc apprendre à jouer des claquettes à la CNAM …