Les biologistes ont décidé de fermer leurs laboratoires du vendredi 20 au lundi 23 septembre inclus. D’autres actions seraient possibles si l’Assurance Maladie continue à refuser d’ouvrir de réelles négociations suite à une nouvelle baisse pérenne des tarifs des actes de biologie.
En clair, les biologistes menacent de ne plus prendre en charge les patients lorsque qu’il n’y aura plus de crédits disponibles pour la réalisation des actes de biologie, soit plusieurs semaines avant la fin de l’année.
Rappel des faits : en juillet dernier, la Cnam a annoncé une diminution de l’ordre de 360 millions d’euros des tarifs des actes de biologie médicale. Une décision unilatérale aussi drastique qu’inéquitable aux yeux de la profession qui rappelle « qu’avec les réductions (près de 10 %) déjà consenties dans le protocole signé en 2023 par les syndicats avec l’Assurance maladie, nous subissons, en réalité, une baisse de près de 20 % sur 2023 et 2024 ». Une baisse du prix des actes qui s’ajoute à toutes celles subies depuis plus de 10 ans.
« Retrait des mesures et la mise en place d’un dialogue sincère »
D’où le mouvement de protestation initié par l’ensemble des syndicats de biologistes libéraux et qui va se traduire par une première action de fermeture du 20 au 23 septembre inclus des laboratoires.
L’intersyndicale demande « le retrait des mesures et la mise en place d’un dialogue sincère avec les autorités pour parvenir à une solution qui garantisse la soutenabilité des dépenses de biologie médicale tout en donnant aux laboratoires de biologie médicale les moyens, la stabilité et la visibilité suffisante pour continuer de proposer aux patients une offre de qualité sur l’ensemble du territoire ».
Une intransigeance incompréhensible
« Nous ne comprenons pas l’intransigeance et la rigidité de l’Assurance maladie, explique le Dr François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDBIO). Depuis des années, nous avons une attitude constructive en acceptant, via les protocoles que nous signons, une régulation raisonnée des dépenses de biologie médicale. Nous en comprenons la nécessité, même si nous rappelons à chaque fois que nous ne maîtrisons pas le volume des examens de biologie qui sont prescrits aux patients par les médecins. »
Pour le président du SDBIO, « le contrat moral a été rompu par l’Assurance maladie qui nous a fait signer en 2023 un protocole sur la base de chiffres erronés… qui lui servent aujourd’hui de base pour nous imposer des baisses drastiques qui s’annoncent récurrentes. »
Vers une forte dégradation de l’offre de biologie médicale
Une situation intenable à terme et qui a commencé à dégrader l’offre de biologie médicale. « Si nous ne faisons rien, cette dégradation va s’accélérer, estime le Dr François Blanchecotte. Cela va se traduire par la fermeture de sites de proximité prenant en charge les urgences, la réduction des horaires d’ouverture des LBM, l’engorgement des services des urgences biologiques et la saturation des prélèvements ou encore, une difficulté à assurer correctement le suivi des personnes atteintes de maladies chroniques. « Les premières victimes de cette situation seront les patients qui verront se dégrader leur prise en charge », déplore le Dr François Blanchecotte.
En cas d’urgence, pendant la fermeture des laboratoires, les biologistes invitent les patients à appeler le 15 pour trouver une solution pour la réalisation de leurs examens de biologie.