Les Idel n’échappent pas à une règle qui vaut pour l’ensemble des professionnels de santé : l’éthique s’applique pleinement à l’exercice infirmier. Une chose est sûre : ce n’est ni un concept fumeux, ni un outil pour empêcher les Idel de tourner en rond. L’éthique et les référentiels qui en forgent le substrat s’avèrent un recours précieux au moment de devoir solutionner au mieux les cas épineux. A découvrir dans le dossier d’Avenir et Santé du mois de novembre.
Respecter la règle et son esprit est à la fois l’assurance de bien faire son travail mais aussi le meilleur moyen d’être irréprochable en cas de désaccord avec le patient et/ou ses proches. Pour ce faire, les Idel se sont dotés, soixante-dix ans après les médecins ou les sages-femmes, de leurs propres règles d’exercice professionnel consignées dans un Code de déontologie publié le 27 novembre 2016 au Journal officiel. Un document qui recense notamment leurs devoirs généraux (devoir d’humanité, secret professionnel, indépendance professionnelle, devoir d’assistance…) ainsi que ceux à l’égard du patient (délivrer des soins consciencieux selon les données de la science, assurer la continuité des soins, refuser toute discrimination, informer le patient et s’assurer de son consentement…).
Interroger le sens et trouver des solutions pragmatiques
En somme, comme le rappelle Emmanuel Hirsch, Professeur d’éthique médicale à l’Université Paris-Sud-Paris-Saclay et Directeur de l’Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France, « l’exercice médical ne peut s’affranchir d’une interrogation sur ce que sont l’Homme, le respect, la dignité, la responsabilité exceptionnelle de servir à la fois l’individu et la société ».
Reste qu’environ la moitié Idel a déjà été confrontée à des dilemmes du quotidien qui peuvent avoir trait au secret professionnel, à une prescription, à un refus de soins ou de traitement de la part du patient, à sa religion ou encore, à la fin de vie et aux soins palliatifs.
Ne pas rester seuls face aux dilemmes
S’il convient de systématiquement appréhender la singularité de chaque situation, il est également essentiel de ne pas rester seul mais, au contraire, de se concerter entre pairs. Pour cela, les infirmiers libéraux peuvent se tourner vers les Espaces de réflexion éthique régionaux (Erer). Sans oublier ce qu’énonce la loi, à l’image de celle du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie.
Enfin, les syndicats, en particulier la FNI, seule organisation professionnelle autorisée par le ministère de la Justice à exercer le droit à titre accessoire, sont susceptibles d’être, en la matière, d’une aide pertinente pour conseiller et orienter les Idel qui les sollicitent. La Fédération met en outre en place des outils qui, tel Qual’Idel, permettent de trouver les solutions les plus adaptés à chaque situation.