L’épuisement professionnel est, selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». Il a touché 57 % des Idel en 2020. Point avec Caroline Martinez, formatrice et consultante en bien-être au travail. Objectif : profitez de l’été pour vous poser et être prêt à repérer les signes de cet épuisement avant qu’il ne soit trop tard.
Les quatre phases menant vers l’épuisement
« L’épuisement professionnel est l’accumulation de l’épuisement à la fois physique, psychique et émotionnel, explique Caroline Martinez. C’est un syndrome polymorphe et multifactoriel qui s’inscrit dans un processus qui comprend quatre phases. »
- L’engagement : l’infirmier a du plaisir à travailler, est efficace professionnellement et est dans un état de bien-être. Tout va bien.
- Le sur-engagement : au plaisir de travailler s’ajoute l’anxiété.
- « L’acharnement frénétique » constitue la troisième phase. « Plus on travaille, moins on est efficace et moins on est efficace, plus on travaille. C’est un cercle vicieux », souligne Caroline Martinez.
- L’effondrement émotionnel, physique et psychique.
5 choses à savoir pour y faire face
- La prévention est primordiale. Elle consiste, dans un premier temps, à repérer les signaux d’alerte. Quatre types de symptômes doivent attirer l’attention : en l’occurrence, les troubles comportementaux (addictions, conduites à risques…), les troubles cognitifs. (difficultés à se concentrer et à mémoriser…), les troubles émotionnels (irritabilité, agressivité, perte de l’estime de soi…) et troubles psychosomatiques (troubles du sommeil, troubles alimentaires, maux de tête…).
- Un test, qui n’a pas valeur de diagnostic, est disponible sur Internet pour évaluer son niveau d’épuisement (https://reseauburnout.org/index.php/etes_vous_en_burnout/#test).
- Si aucun traitement n’existe, l’épuisement professionnel n’étant pas une pathologie, des solutions existent sous forme de boîte à outils. « Les personnes sont déjà en souffrance psychique, émotionnelle, physique. Il ne s’agit pas de leur imposer quelque chose, mais plutôt qu’elles s’autorisent à écouter leurs besoins, à prendre du temps pour elles et surtout de prendre en compte ce qui leur fait plaisir. L’important est d’éviter les injonctions autour du bien-être comme « je dois » ou « il faut que » », poursuit la formatrice. En somme, il convient de se fier à son intuition. « Ce n’est pas toujours simple à faire, concède Caroline Martinez. Il faut réussir à mettre en place des petits mécanismes et aussi savoir dire non, se déconnecter, voire se faire remplacer professionnellement quand c’est nécessaire ».Autres pistes : insister sur la communication pour formaliser ses difficultés et, bien sûr, s’autoriser à demander de l’aide à des professionnels, des organisations, et des associations spécialisées.
- Des contacts utiles
– France Burn out : https://asso-franceburnout.fr
– Les BURN’ettes : https://lesburn-ettes.com/
– Le Réseau souffrance et travail : https://www.souffrance-et-travail.com/ - L’Afcopil se saisit du sujet puisqu’elle va proposer aux Idel, dès 2023, une formation pour leur apprendre à prévenir et à repérer l’épuisement professionnel. L’architecture pédagogique de cette session est en cours de finalisation.
Lire l’article dans le numéro 505 – juillet-août d’Avenir & Santé.