Lors de son discours de politique générale prononcé le 30 janvier dernier, le Premier ministre, Gabriel Attal, n’a pas répondu aux attentes de la FNI. On pouvait en effet espérer davantage de concret sur la mise en œuvre et les moyens que le gouvernement veut mettre en place pour l’accès aux soins.
Après le remaniement ministériel opéré début janvier, le fraîchement nommé Premier ministre, Gabriel Attal, prononçait son discours de politique générale devant les députés le 30 janvier. La FNI reste sur sa faim au regard du peu de solutions proposées pour l’accès aux soins.
Le 16 janvier dernier, dans son face à la presse, le président de la République avait pourtant annoncé qu’il comptait s’appuyer davantage sur les paramédicaux, plus particulièrement les infirmières et infirmiers, pour améliorer l’accès aux soins afin de libérer le précieux temps médical de médecins devenus trop rares. La FNI est au regret de constater que le Premier ministre n’a pas saisi la perche tendue par le chef de l’État dans son discours de politique générale et n’a pas profité de ce rendez-vous important pour détailler concrètement la feuille de route du Gouvernement en la matière.
Pas un mot sur l’apport des professionnels paramédicaux pour répondre aux besoins de soins des Français, et encore moins sur le rôle des IDEL. Rien non plus sur la future loi infirmière. Le Premier ministre s’est contenté de renouveler sa volonté d’aller chercher de nouveaux médecins au-delà des frontières ou en poussant les professions de santé les plus « expérimentées » à intégrer les études de médecine pour augmenter les effectifs médicaux. Des solutions qui ne permettront pas d’obtenir des résultats à court terme.
La FNI a bien compris que le Premier ministre a fait le choix d’adresser son discours de politique générale prioritairement aux classes moyennes et non directement aux soignants. Mais la FNI reste déçue. Les Français aussi attendent la mise en place rapide de solutions pour l’accès aux soins dont celles qui impliquent les professionnels paramédicaux. Or, à ce stade, les pistes évoquées du Président de la République restent au stade d’annonce et la FNI constate qu’il n’y a pas d’inflexion majeure dans la réorganisation du système de santé.
Pour procurer des résultats rapides et visibles sur l’amélioration de l’accès aux soins, la FNI rappelle que les infirmières libérales sont prêtes à mobiliser leurs forces vives pour assurer la prise en charge de toute la population. La politique ambitieuse en faveur de l’évolution de la profession et ses compétences, lancée en 2023, doit être assumée et confirmée par les pouvoirs publics. C’est, selon la FNI, l’un des moyens nécessaires pour répondre aux préoccupations des Français, soulager les urgences, libérer du temps médical et accélérer la prise en charge du Grand Âge à domicile.
Au-delà du sujet de l’accès aux soins, la FNI salue deux mesures de bon sens issues du discours du Premier ministre : la confirmation de la mise en œuvre de la réforme de l’assiette sociale des indépendants en 2025 et la volonté de simplifier les démarches administratives des entreprises. Sur ce dernier sujet, la FNI est prête à travailler à des propositions visant à supprimer certaines lourdeurs administratives qui pèsent sur la gestion des cabinets infirmiers. La FNI salue enfin la confirmation du maintien du projet de loi sur l’aide active à mourir avant la fin de l’été, réforme qui devra s’accompagner d’un plan de soins palliatifs qui mobilise pleinement les IDEL.