Certains se sont élevés contre l’incohérence de la politique de dépistage à tout va et tous azimuts à l’heure où la cinquième vague a pris une telle ampleur que les tests effectués sans distinction ne servent pas à grand-chose. Et ce, alors que leur coût – plus d’un milliard d’euros en décembre – est perçu comme une gabegie. S’il n’est pas question de les réserver aux personnes fragiles, le Gouvernement s’est néanmoins résolu à apporter quelques précisions en la matière afin de rationaliser les process.
L’arrêté du 14 janvier 2022 modifiant l’arrêté du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire a le mérite d’exister et de bordurer quelque peu les pratiques. Il ne règle certes pas grand-chose sur le plan opérationnel mais clarifie la donne sur le plan légal en faisant office de texte de référence.
1 – Afin d’être en capacité de faire face à la très importante demande de tests de dépistage individuel, il renforce l’offre de dépistage, notamment en dehors du lieu habituel d’exercice des professionnels de santé participant à des opérations de dépistage individuel ou collectif.
Ainsi, pour le dépistage par test antigénique sur prélèvement nasal à l’intention des enfants de moins de 12 ans, l’autorisation n’est pas limitée aux seuls tests sur prélèvement nasopharyngé. Par ailleurs, l’arrêté intègre la délivrance d’autotests dans le cadre de l’application du protocole sanitaire déployé par l’Éducation nationale.
2 – Outre le renforcement de l’offre de dépistage, il prévoit les conditions de rémunération des professionnels autorisés à y participer et harmonise les conditions de leur encadrement.
Anticiper d’autres problématiques que le seul dépistage
Il y avait urgence à procéder à un tel toilettage réglementaire, ne serait-ce que dans la mesure où la demande exponentielle de tests et les mesures prises au niveau de l’Éducation nationale menaçaient de faire imploser le dispositif. Dans ce cadre, la FNI, fidèle à sa politique promouvant l’interprofessionnalité et la coordination, estime que « la mise en place de centres éphémères de dépistage à la demande des pharmaciens n’a pas pour objectif de se substituer au travail réalisé par les cabinets d’Idel qui se sont organisés dans le cadre du dépistage et de la vaccination. Elle vise à potentialiser l’offre de dépistage en ville et l’élargissement des professionnels autorisés à participer aux opérations de dépistage. » Cette augmentation de l’offre de dépistage permet en outre d’« anticiper sur une possible saturation des services conventionnels hospitaliers qui obligerait la profession infirmière à se recentrer sur le maintien à domicile de patients infectés », analyse la Fédération.
Une problématique d’approvisionnement des tests
Reste que tout n’est pas résolu, loin de là. En particulier, le fait que les Idel soient ponctuellement confrontés à une problématique d’approvisionnement des tests. Notamment en raison de la pratique de certains pharmaciens qui constituent des stocks importants afin d’être en capacité d’honorer les rendez-vous qu’ils prennent en nombre. D’où, dans une série de cas, une raréfaction des kits distribués aux Idel qui en font la demande.