La Sécu accuse un déficit de 22 Md€ en 2025, en hausse continue. Dans ce contexte tendu, où le retour à une politique d’austérité est réel, la négociation avec la CNAM apparaît comme une chance à saisir.
Alors que le déficit de la Sécurité sociale devrait frôler les 22 milliards d’euros en 2025, les projections à moyen terme ne sont guère rassurantes : 24 Md€ dès 2026, puis 25 Md€ en 2029. Les causes sont bien identifiées : recettes moins dynamiques que prévu, progression structurelle des dépenses de santé et montée en charge de mesures salariales et sociales (Ségur, inflation, réforme des retraites…).
L’Ondam (Objectif national de dépenses d’assurance maladie), déjà dépassé en 2024, est à nouveau sous pression. Or, sur les 4,3 milliards d’euros d’économies attendues pour 2025, plus d’un milliard reste à concrétiser, notamment sur les produits de santé, les transports et les indemnités journalières. Pendant ce temps, la dette sociale portée par l’URSSAF s’accumule dangereusement, frôlant les 54 milliards d’euros fin 2025.
Dans ce contexte critique, les professionnels de santé libéraux doivent plus que jamais réagir avec responsabilité. La FNI plaide pour une stratégie de redressement fondée sur la qualité, la pertinence, la prévention et l’efficience, plutôt que sur l’austérité. Ce bon sens, les trois Hauts Conseils récemment mobilisés par le Premier ministre pour dresser la liste des mesures d’économie commencent à l’entendre.
Dans ce paysage budgétaire tendu, l’ouverture prochaine des négociations conventionnelles, obtenues grâce la fermeté de la FNI auprès du gouvernement, représente une chance. Elle offre l’opportunité de revaloriser les actes techniques tout en créant les conditions d’application des nouvelles missions infirmières issue de la refonte du métier.
Mais cette négociation ne pourra réussir qu’à une condition : éviter les postures démagogiques et les surenchères irréalistes qui commencent déjà à fleurir ici et là sur les réseaux sociaux. Ce serait non seulement contre-productif dans un contexte aussi tendu, mais aussi nuisible à la revalorisation de la profession, car la lecture des chiffres le démontre : il n’y aura de nouvelle fenêtre de revalorisation dans l’immédiat Il faut au contraire négocier avec discernement, responsabilité et ambition.