Selon les chiffres remontés par les 365 IFSI, la réforme des études de 2019 a considérablement fait augmenter le nombre d’étudiants infirmiers à la rentrée 2021, mais 13% d’entre eux ont déjà abandonné leur cursus.
C’est un phénomène observé chez de nombreux étudiants dans le secteur de la santé. L’abandon des études en cours de cursus est un phénomène qui n’échappe pas à la profession infirmière. Malgré le boom des inscriptions sur Parcoursup en 2021 avec 689 000 dossiers de candidature soit 4 fois plus qu’il y a quatre ans, le taux d’abandon s’élève déjà à 13% selon les chiffres des 365 IFSI transmis au Comité des instituts de formation du paramédical (CEFIEC). Si les chiffres élevés des inscriptions ont été particulièrement dopés par la réforme des études infirmières de 2019, qui a supprimé l’étape du concours d’entrée le remplaçant par un dépôt de dossier sur Parcoursup, les raisons du décrochage de nombreux étudiants sont multiples. L’enquête du Cefiec pointe des « erreurs d’orientation » et des « motifs personnels » mis en avant par les étudiants. La réalité du terrain, parfois éloignée de l’image idéalisée du métier que se font les futurs étudiants, le bizutage, la difficulté des stages en établissement, le phénomène de burn-out peuvent aussi expliquer le phénomène d’abandon. D’où l’importance de mieux préparer les futurs étudiants à la réalité de la profession et de mieux les accompagner durant leur cursus. Un rapport rendu par le Sénat fin mars soulignait la « moindre pertinence » de l’accès en IFSI via Parcoursup et l’orientation de « profils paraissant insuffisamment motivés ou préparés à la réalité de la formation ». Le gouvernement met actuellement le paquet pour le recrutement des métiers de la santé, avec une large campagne de publicité promouvant les contrats d’apprentissage, et espère ainsi varier les profils recrutés dans les écoles pour limiter les décrochages.