Lors de son intervention au récent Congrès de la FNI, Thomas Fatome, Directeur général de la Cnam, a insisté sur la nécessité absolue de mettre l’accent sur la prévention, en particulier dans le cadre du futur déploiement des rendez-vous dédiés, promis par Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale. Thomas Fatome s’est engagé à ce que les Idel en soient un rouage essentiel. Mais de la parole aux mesures concrètes, il y a un pas qui, souvent, reste infranchissable, ou pire, se transforme en fossé.
« Notre pays a des lacunes importantes en matière de prévention même si les Idel font déjà beaucoup de prévention au quotidien et gratuitement », a rappelé Thomas Fatome devant les cadres de la FNI. Et d’insister sur « la capacité collective – professionnels de santé de ville et de l’hôpital, patients, Assurance maladie, pouvoirs publics, ARS – à être plus performants » à l’heure, notamment, où le pays est en retard sur toute une série de vaccinations. C’est pourquoi, a préconisé le Directeur général de la Cnam, il convient “de s’appuyer sur une communauté d’effecteurs de la vaccination plus large, notamment sur les Idel. C’est notre souhait et c’est pour cela que nous avons signé cet avenant (n°9 qui comporte des dispositions sur l’extension du champ de compétences des infirmiers en matière de vaccination, N.D.L.R.). Nous sommes décidés à accompagner les infirmiers libéraux dans cet extension de leur rôle.»
« Les rendez-vous de prévention ne se feront pas sans les médecins traitants ni qu’avec qu’eux »
Mais ce n’est pas tout. Au moment de briguer un second mandat présidentiel, Emmanuel Macron s’était engagé à « instaurer un bilan de santé complet et gratuit aux âges clés (25, 45 et 65 ans) ». C’est là, au demeurant, l’un des prochains chantiers qui fera s’asseoir la profession à la table des négociations alors que les bilans de prévention viennent d’être consacrés par la LFSS. « Ils ne se feront pas sans les médecins traitants ni qu’avec qu’eux , a d’emblée prévenu Thomas Fatome. Cela ne marchera que si l’on arrive à attraper les assurés qui en ont le plus besoin et à mobiliser les différentes ressources de notre système de santé – infirmiers, médecins et autres – pour avoir une force de proximité afin de prendre en charge ces bilans. »
Quelle sera la place pour les Idel dans ce process ? Qui le déclenchera ? Quelles en seront les différentes articulations selon qu’il s’adresse à des jeunes, à des moins jeunes ou à des seniors ? Si le Directeur général de la Cnam a vanté « l’intérêt de pouvoir s’appuyer sur les Idel pour la mise en œuvre d’un tel dispositif », reste à savoir comment il se concrétisera. Lors du Congrès de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), en septembre, Thomas Fatome avait évoqué, à demi-mots, la possibilité de faire appel aux infirmiers Asalée et en pratique avancée (IPA)… Le fruit des discussions donnera peut-être lieu à un nouvel avenant. A suivre !