Dans le paysage syndical infirmier qui n’en est plus à une situation ubuesque près, l’instabilité parlementaire actuelle a débouché sur un paradoxe aux allures de sketch de mauvais goût.
Alors que la FNI, le Sniil et l’Unipa ont pris soin d’expliquer qu’un rejet du PLFSS 2026 provoquerait la suspension automatique des négociations conventionnelles, celles-là mêmes qui doivent déboucher sur la revalorisation de l’exercice infirmier, certains syndicats minoritaires appellent très sérieusement à… voter contre le texte. Affligeant.
En temps de crise, il est toujours plus facile d’opter pour la politique du pire que de faire œuvre de pédagogie et de faire prévaloir la raison. C’est pourtant cette option que privilégient, une fois encore, les organisations majoritaires (FNI, Sniil et Unipa) en appelant à éviter à tout prix le gel institutionnel et conventionnel qui résulterait du rejet du PLFSS 2026 à l’Assemblée nationale.
Pourtant, certains syndicats minoritaires se mobilisent en faveur d’un tel scénario, qu’importe qu’il mette la profession en apnée administrative. Même le Cilec, autrefois prompt à prendre des positions radicales, a communiqué sur l’urgence, pour la profession, de voir adopté ce Projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Le pire est que ces pompiers pyromanes sont ceux qui, dans le même temps, dénoncent avec vigueur le blocage de la lettre clé AMI, réclament une meilleure rémunération et fustigent l’inaction. Ce qui ne les empêche nullement de prendre le risque d’un blocage total et officiel de toute négociation conventionnelle. Cherchez l’erreur ! A moins que leur volonté soit seulement de plonger tout le monde dans le noir et la chienlit, quand bien même savent-ils pertinemment qu’il n’en ressortira rien de positif et de constructif.
À ce niveau-là, on n’est plus dans la contradiction mais dans un véritable auto-sabotage revendiqué et donc assumé. Les masques sont en train de tomber pour de bon. Certes, le texte du PLFSS est loin d’être parfait, mais il a le mérite d’exister et d’éviter de regarder les trains passer sans espoir d’en infléchir la direction. Les Idel, eux, attendent que l’on braque de nouveau les projecteurs sur les négociations et non pas que l’on coupe le disjoncteur pour des motifs de basse politique politicienne !
Pour ce qui concerne la FNI, les travaux continuent : une séance de négociations se tiendra demain. Fidèles à nos convictions, nous continuerons à nous battre pour éviter tout blocage avec un seul objectif : servir les intérêts de la Profession !
