Une étude sur l’activité des IDEL a été présentée aux syndicats représentatifs lors de la commission paritaire nationale qui s’est déroulée à Paris le 24 septembre dernier. Une avalanche de chiffres qui pour certains peuvent laisser dubitatifs.
“Les statistiques sont vraies quant à la maladie et fausses quant au malade ; elles sont vraies quant aux populations et fausses quant à l’individu.” Cette affirmation du professeur Léon Schwartzenberg, bref ministre de la santé sous le gouvernement Rocard (9 jours, un record..) illustre à elle seule le fossé qui existe entre l’approche statistique et l’approche soignante.
A chaque approche ses contraintes, à chaque approche ses angles de présentation.
C’est une approche très statistique de l’activité des IDEL qui nous a été présentée par la CNAM lors de la dernière CPN. Quelques chiffres à retenir :
· L’évolution démographique des infirmiers libéraux montre une augmentation progressive des effectifs, surtout entre 2006 et 2015, avant une stabilisation depuis 2020. Le personnel infirmier libéral est composé de 82 % de femmes avec un âge moyen de 45 ans.
· Le nombre de nouvelles installations diminue depuis 2020, tandis que les cessations d’activité augmentent. Environ 15 % des infirmiers ayant cessé leur activité reprennent après trois ans.
· Le montant des honoraires moyens remboursés aux infirmiers libéraux par professionnel actif est de 100 045 €, soit une stagnation par rapport à l’année précédente. (les chiffres de la CARPIMKO font état d’un revenu net moyen avant impôt de 49 524 € )
Sur l’activité globale :
Le nombre de jours facturés par IDEL est équivalent dans toutes les zones (183 en moyenne). Cependant, les zones sur-dotées concentrent :
· 19 fois plus d’IDEL que les zones sous-dotées
· 3,4 fois plus d’actes de soin par IDEL
· Près de 9 fois plus d’actes de soin par patient unique
-La file active par IDEL est 2,5 fois plus importante en zone très sous-dotée par rapport aux zones sur-dotées
-Les zones sous-dotées concentrent relativement plus d’actes techniques
-Les Honoraires des déplacements et majorations sont 2,3 fois plus importants dans les zones sur-dotées que dans les zone très sous-dotées
Au cours de la séance la Fédération Nationale des Infirmiers a insisté sur les prudences d’interprétation à avoir sur tous ces chiffres qui doivent s’inscrire dans une vision plus globale de l’offre de soins et des besoins. L’efficience du secteur libéral ne peut être remise en cause au profit de la promotion de structures dans lesquelles la part de ressources consacrée à la gestion prend le pas sur les ressources consacrées aux patients. Même si les chiffres présentés interrogent, en tout état de cause, les statistiques présentées devront être complétées avant de conclure à des distorsions liées à des déséquilibres entre l’offre et la demande.
Alors qu’aucune date d’ouverture de négociations n’est posée, la CNAM plante le décor.