Les bilans prévention aux âges clé de la vie devaient être déployés France entière début 2024. Mais le ministère en a décidé autrement…Explications
Le « Bilan Prévention », inscrit dans la LFSS 2023, est un moment privilégié qui doit permettre au professionnel de santé de mener un échange sur les priorités de l’individu en matière de prévention, en prenant en compte son contexte familial, professionnel, social et environnemental.
Dans un premier temps, il s’agit d’échanger avec la personne sur certaines thématiques de prévention prioritaires telles que l’activité physique, la sédentarité, les habitudes alimentaires, les addictions (tabac, alcool, cannabis, autres drogues, jeux, écrans…). Les questions peuvent aborder également le bien-être mental et social, la santé sexuelle et la santé environnementale.
Il peut également servir à la réalisation de vaccinations recommandées.
Un Plan Personnalisé de Prévention (PPP) est issu d’une rédaction partagée entre la personne et le professionnel de santé. Ce PPP (qui est le document de restitution de la consultation) pourra être déposé dans le dossier médical de l’espace santé du patient (DMP) pour être accessible au médecin traitant de ce patient ou via la messagerie sécurisée dudit médecin.
En cas de suspicion de pathologie non suivie ou non connue, le bénéficiaire du bilan est orienté directement vers son médecin traitant (s’il en a un ou vers un autre médecin dans le cas échéant).
En amont du lancement général du dispositif, le ministère de la Santé et de la Prévention a voulu mettre en place une expérimentation dans la région des Hauts-de-France entre octobre et décembre 2023 avec l’appui des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et les professionnels de santé volontaires. Les personnes âgées de 45 à 50 ans (inclus) résidant dans le département de la Somme et au sein de certains bassins de vie des quatre autres départements des Hauts-de-France sont concernées.
Ce programme pilote permettrait de tester la mise en œuvre opérationnelle du dispositif et les outils développés à destination des professionnels de santé et des citoyens.
Cette expérimentation a pour objectifs d’évaluer le dispositif et d’avoir des retours d’expériences permettant d’affiner et d’adapter le dispositif aux réalités de terrain avant d’étendre le déploiement des bilans de prévention début 2024.
Sauf qu’à ce jour, seules 5 CPTS se sont portées volontaires avec un frein majeur pour les médecins : le montant du bilan à 30€.
La FNI déplore le retard pris dans le déploiement de ces rendez-vous aux âges clés de la vie (entre 18 et 25 ans, entre 45 et 50 ans, entre 60 et 65 ans et entre 70 et 75 ans) : le développement de la prévention permet de réduire le poids des maladies chroniques et de favoriser la prévention et la promotion en santé, notamment chez les publics les plus vulnérables et/ou éloignés du système de santé.