La baisse plus rapide que prévue de l’inflation en France annonce un impact positif sur les prix de l’électricité et du carburant. Que faut-il en attendre ?
“La baisse de l’inflation est très nette dans les tableaux économiques. Il faut maintenant la répercuter sur les factures d’électricité et à la caisse du supermarché” a indiqué le Premier Ministre, Michel Barnier, devant les députés lors de son discours de politique générale le 1er octobre. Concrètement, que faut-il attendre de cette déclaration pour le pouvoir d’achat des infirmières et infirmiers libéraux ?
Tout d’abord, c’est vrai, depuis l’été, l’inflation recule plus rapidement que ne l’avaient imaginé les économistes. Après 30 ans d’inflation basse et très basse, entre 0 et 3 %, l’inflation est réapparue brutalement en 2021 sous l’effet conjugué de la relance économique post Covid et de la guerre en Ukraine. Entre juillet 2021 et juillet 2022, elle est passée de 1,5% à 6,8 %, pour atteindre 7,2 % début 2023. Néanmoins, la France est restée au-dessous de la moyenne de la zone euro qui avait grimpé jusqu’à 10,6 % en octobre 2023. Et certains pays européens ont connu une inflation des prix jusqu’à 20 %.
Depuis l’été, le recul des prix du pétrole, au plus bas depuis 2021 et le retour d’une forme de stabilité des prix industriels ont refroidi le thermomètre de l’inflation qui repasse sous la barre des 2 %, à 1,8 % en août, puis 1,2 % en septembre.
Pour ce qui concerne l’électricité, une baisse globale de 10% des tarifs réglementés s’appliquera en février 2025. Mais l’impact risque d’en être amoindri par la hausse du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité. Décidée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) cette hausse qui devait s’appliquer à compter du 1er novembre 2024 en entraînant une majoration des factures de l’ordre de 1% et a été reportée au 1er février 2025 afin de coïncider avec la baisse des tarifs réglementés. Concrètement, malgré cette mesure, le budget de l’électricité reculera bien en 2025.
Du côté des carburants, les prix de l’essence et du gazole sont au plus bas depuis 2022. Selon les chiffres de l’INSEE, les prix moyens du gazole sont passés de 2,02€ en mars 2022 à 1,67€ août 2024, et de 2,08 € en juin 2022 à 1,78 € en août dernier pour le Supercarburant sans plomb 95-E10.
Les prévisionnistes estiment que les prix pourraient continuer de baisser encore en 2025 jusqu’à 1%, ce qui refermerait cet épisode d’inflation. Naturellement tout cela reste au conditionnel, car les “événements géopolitiques”, notamment la poursuite du conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’embrasement du Proche-Orient, peuvent venir modifier la tendance.
Mais attention, si le Premier Ministre, qui a fait du pouvoir d’achat l’une des ses cinq grandes priorités, a annoncé que la baisse de l’inflation sur les prix de l’électricité devrait se faire ressentir pour les Français, en revanche, il n’a rien dit au sujet des carburants, à part qu’il soutiendra le bio-carburant.