Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) a publié un rapport sur la transformation du système de santé. Il prône la redéfinition des missions des différentes catégories de professionnels de santé, reconnaissant au passage que le flou actuel entraîne un climat de défiance.
Il faut rappeler que ce flou remonte à l’action perfide de Mme Bachelot qui, la première, a ouvert le grand mercato des compétences en redistribuant des morceaux de compétences des uns aux autres, le tout sans demander l’avis des intéressés, bien sûr !
Le HCAAM suggère de redéfinir le positionnement des professions en misant sur la montée en compétence et sur l’instauration de leviers facilitant la coopération. Jusque-là, on ne peut qu’être d’accord. Mais les choses se corsent dès que l’on rentre plus en détail dans cette redéfinition. En effet, concernant les infirmières, le Haut conseil considère que la profession infirmière « sera amenée à jouer un rôle central dans la transformation proposée. Dans le cadre du premier recours, de la collaboration avec le médecin traitant dans la prise en charge de patients chroniques, de leur rôle en santé publique, les infirmières vont voir leurs missions évoluer, ce qui va nécessiter d’envisager autrement les soins d’hygiène qu’elles devront organiser, mais beaucoup moins faire elles-mêmes ».
En clair, le HCAAM estime que les IDEL doivent confier aux aides-soignantes les soins d’hygiène. Le souci, c’est qu’il va bien trop vite en besogne et ne prévoit pas la transition économique qui imposerait une telle mutation. En effet, l’économie des cabinets et le revenu des IDEL reposent, dans de nombreux cas, sur des activités de nursing. Il faudrait donc compenser cette part d’activité et apporter aux IDEL les moyens de rémunérer les aides-soignantes, si c’est vers ce modèle que l’on souhaite aller. Après tout, l’État a bien trouvé les moyens pour mettre des postes Asalee à disposition des médecins. Pourquoi ne pas imaginer que des aides soignantes puissent venir renforcer les IDEL et leur éviter de la pénibilité ? Mais attention, tout ceci ne pourrait s’envisager qu’à la condition que les financements suivent et qu’aucune IDEL ne soit perdante sur sa rémunération finale. Ce qui est encore loin d’être certain puisque l’heure est toujours aux économies et que l’Assurance maladie rogne sur les budgets.
À ce stade, la FNI est plus que sceptique face à une telle proposition, qui doit être complétée par un modèle économique soutenable, mais reste persuadée de la nécessité de redéfinir les missions de chacune des professions de santé et de les stabiliser. En plus d’être une source d’instabilité économique pour les cabinets, le redécoupage permanent des compétences auquel on assiste depuis quelques années est insupportable. Ce sujet est primordial !